À fleur de peau


Mat / Les festivals de blues sont légions en Isère et amènent une belle brochette d'artistes internationaux. Mais, ces manifestations permettent aussi de découvrir des bluesmen originaires du département. Et Mr Mat (alias Mathieu Guillou) en est le parfait exemple. Le blues, il l'a rencontré lors d'un concert de BB King, l'adolescent de 15 ans a été touché (au sens propre et figuré) par cette musique. D'ailleurs, il commence à jouer de la guitare après cette rencontre. Il ne s'est cependant pas senti capable de s'attaquer tout de suite au genre, et peaufinera son répertoire en reprenant deux autres sommités, Brel et Brassens. Les années passent, les concerts dans les bars de la région s'enchaînent jusqu'à ce que deux événements le détournent (définitivement ?) de ses deux paroliers préférés. La naissance de son fils en 2002 «a définitivement chamboulé ma vie et remise de nombreuses choses en question. C'est à ce moment-là de mon existence, je pense, que j'ai réellement eu conscience et redécouvert toutes mes émotions». Une rencontre, celle de Barefoot Iano lors d'un concert en 2004, a définitivement embarqué Mr Mat dans le sillage du blues. Depuis, les deux compères jouent au sein des Mountain Men et enchaînent les festivals internationaux : Vaulxjazz festival, Bougyblues, Festiblues (Montreal), Jazz à Versailles ; la liste n'est pas exhaustive. Mais Barefoot Iano a été happé par d'autres projets et le duo est provisoirement en berne. Mathieu Guillou a profité de se lapse de temps pour développer son projet solo : Mr Mat. Dorénavant, il joue en acoustique (une constante que l'on retrouve chez les Mountain Men) et mélange avec dextérité compositions et reprises. Un album devrait normalement sortir dans le courant du printemps, une belle carte de visite musicale en perspective. Bref, Mr Mat peut être content de son parcours car à 30 ans, il envisage désormais de vivre pleinement de la musique. Une prouesse économique difficile et périlleuse qui s'accompagne d'une autre bonne nouvelle : il figure également dans la compilation de La Cuvée Grenobloise 2008. Guillaume Roche


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À l’anglaise