Sur la route de Cormac

Livre / L'adaptation de No country for old men sort en salles au moment où le nouveau Cormac MacCarthy, “La Route”, débarque dans les librairies françaises… et où on annonce déjà sa transposition sur grand écran. CC


DE SI JOLIS CHEVAUXJusqu'ici, la seule adaptation cinématographique notable d'un bouquin de Cormac MacCarthy était celle de De si jolis chevaux. Or, comme le révélait Peter Biskin dans son livre Sexes, mensonges et Hollywood, ce western bêtement mélodramatique et bourré de chromos, est en fait la version expurgée et dénaturée d'une fresque ambitieuse réalisée par Billy Bob Thornton. Mais les bouchers de Miramax ont piqué un fard face à ce qui, au départ, était une œuvre sombre de plus de trois heures, a priori fidèle au roman original de MacCarthy. A priori, car personne ne sait vraiment ce qu'il en est, le director's cut étant, comme souvent chez Miramax, passé à la corbeille...NO COUNTRY FOR OLD MENLes fans de Cormac MacCarthy ne sont pas forcément tendres avec Non, ce pays n'est pas pour le vieil homme, traduction française plutôt lourdingue du titre original. Ils n'y voient qu'une redite par rapport à ses ouvrages les plus prestigieux. Mais c'est peut-être le roman qui, par ses péripéties et la ligne claire de son récit, se prêtait le mieux à une transposition cinématographique. Notamment de la part des frères Coen, qui ont pu y propulser leur humour très noir et leur métaphysique fondée sur l'absurdité de l'existence.LA ROUTEPrix Pulitzer en 2007, le nouveau roman de Cormac MacCarthy est une épure littéraire où, après un cataclysme qui a réduit le monde à un paysage de cendres, un homme et son enfant errent sur la route en direction du Sud, tentant d'échapper à des “méchants” anthropophages. Œuvre de transmission d'un désespoir absolu, mais aussi livre sur l'amour filial, La Route est un geste littéraire impressionnant, à l'écriture sèche et précise. Son adaptation cinématographique est en cours, réalisé par John Hillcoat, mythique cinéaste australien auteur du terrifiant Ghosts of the civil dead, et le génial Viggo Mortensen dans le rôle principal. Bon courage, quand même...


<< article précédent
Quatre visions des Coen