PTA dans le texte


À peine remis du choc causé par le film, il faut foncer dans un hôtel effroyablement dispendieux, se battre avec des représentants de webzines belliqueux pour être un minimum bien placé, aguicher l'œil des hôtesses détentrices du Graal absolu : le micro qui va vous permettre de poser une (et une seule) question. Et enfin, une fois en posse-ssion de l'objet magique, ne pas défaillir en plein milieu de la formulation, alors que Paul Dano, Daniel Day-Lewis et Paul Thomas Anderson vous dévisagent de leurs yeux embués de fatigue par un décalage horaire apparemment des plus violents. Comment avez-vous transformé le livre d'Upton Sinclair en un scénario si personnel ? «C'est difficile de regarder en arrière maintenant, vu que ce processus a été incroyablement compliqué. Si j'ai aimé l'esprit du livre, c'est surtout la première partie, les 150 premières pages qui m'ont parlé. Ce qui était pratique, c'était de travailler avec un collaborateur disparu, qui ne pouvait pas élever la voix contre mes choix – d'autant que je ne m'étais jamais senti d'une grande obligation envers le livre. J'y revenais entre deux longues phases d'écriture, c'était comme cuisiner dans un lieu encombré de nourritures de toutes sortes. Et puis finalement, on arrive au moment où il y a plus de bonnes scènes que de mauvaises, en tout cas suffisamment pour que le projet puisse s'enclencher. En tout cas, il est impossible de passer autant de temps sur un script sans y mettre des éléments personnels».


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Rock de quartier