Arts vivants, suite

Actualité / Vendredi soir, le Petit angle a fait salle comble. Au programme, une rencontre entre les représentants des principaux partis (PS, UMP, les Verts, Go et LCR) en lice pour les municipales et le Syndicat national des arts vivants (Synavi). Bernard de Vienne


Élus, membres d'associations culturelles, de compagnies indépendantes ou d'institutions, intermittents, directeurs de salles ou simples spectateurs : à Grenoble, une centaine de personnes a répondu à l'appel national du Synavi, syndicat est né en 2003 de la lutte des intermittents, contre le désengagement de l'Etat. À la question, sont-ils prêts à créer un comité (comprenant le Synavi) se réunissant tous les deux mois pour débattre des orientations culturelles, OUI répondent en chœur les candidats. Devant la méfiance suscitée par ce consensus, ils ont exposé leurs divergences : quel pouvoir donner à une telle instance ? Mazdak Kafai pour la LCR veut donner plus de pouvoir au public, privé de parole, quand Jérôme Safar, adjoint sortant, assume des choix détachés de cette pression jugée démagogique. Oui à un lieu d'échange, mais pas de décision. Même son de cloche chez Go Citoyenneté, tandis que la représentante des Verts trouve que mettre autour d'une même table tous les acteurs culturels serait déjà énorme. Dossier à suivre dans les prochains mois. Élitisme, populisme, poujadisme…L'institution MC2 a déchaîné de vieilles passions. La charge radicale de la candidate verte Gwendoline Delbos-Corfield contre le “Cargo“, inutile et coûteux à ses yeux, a fait se lever son directeur Michel Orier qui l'a accusée de poujadisme, coupant court au débat. Comment financer le secteur indépendant ? Cécil Guitar propose d'augmenter légèrement les impôts et de remettre à plat les attributions. Hervé Storni (UMP), ayant lu sur le site du Ministère de la culture “qu'en vrai“ les budgets ne baissaient pas, a tout de même suggéré de faire appel au Conseil Général et à la Métro ; quand Jérôme Safar notait le danger de rester à budget constant, pour prôner l'augmentation de l'enveloppe globale de la culture... sans vraiment dire comment. Mazdak Kafai prône le rééquilibrage, non au sein du secteur culturel mais en cessant de financer des entreprises privées installées sur la commune, citant Minatec. Dernier point abordé, la réappropriation des lieux de travail par les compagnies indépendantes. Une spectatrice a suggéré l'utilisation des écoles, souvent vides, comme lieux de répétition. Grâce à quoi le débat s'est enfin orienté brièvement vers les arts vivants et l'éducation, mais il était déjà bien tard. Le modérateur Bernard Garnier fera au nom du Synavi la seule proposition concrète de résistance au désengagement de l'Etat : «les collectivités locales peuvent aussi se retirer du financement des scènes nationales, pour mettre l'Etat devant ses responsabilités». Lâchée en fin de réunion en guise de conclusion, cette bombe n'a pas eu de réponse des candidats, mais on aurait aimé savoir qui parmi eux aurait eu le cran de la faire exploser. Compte-rendu (un peu) plus détaillé sur www.petit-bulletin.fr. www.synavi.free.fr


<< article précédent
"Soyez sympas, rembobinez" : pour l'amour du cinéma (et de Michel Gondry)