Bienvenue chez les Ch'tis

de et avec Dany Boon (Fr, 1h46) avec Kad Merad, Zoé Felix…


Sans être le film du siècle, Bienvenue chez les Ch'tis est une bonne surprise. Après son oubliable Maison du bonheur, Dany Boon démontre un certain savoir-faire en tant que réalisateur, bien relayé par un scénario (pourtant co-écrit avec les auteurs du script minable du dernier Astérix !), un casting et quelques idées solides. Il y met en scène un directeur des postes vivant dans le sud qui, après une série de magouilles loupées, est muté à Bergues, Nord Pas-de-Calais, ce qu'il vit d'abord comme une punition. Mais une fois passée la barrière de la langue (de l'accent), du climat (« Les gens du Nord ont dans le cœur / Le soleil qu'ils n'ont pas dehors » ; merci Enrico !) et des mœurs (une bonne bière ?), il découvre un monde dans lequel il retrouve les valeurs essentielles : solidarité, fraternité, hospitalité.

Ce qu'on peut reprocher à Dany Boon, c'est de substituer un peu systématiquement l'intelligence du cœur à l'intelligence tout court ; aussi attachants qu'ils soient, ses personnages n'en sont pas à lire des livres ou à aller au musée — comme si on ne pouvait pas venir des classes populaires et être abonné à Télérama. Mais l'empathie est réelle pour ces petites gens qu'il connaît bien, et dont il ne se moque jamais. Ce qui lui permet d'ailleurs de ne pas se donner le beau rôle, laissant la place principale à un très bon Kad Merad et à une galerie de portraits dont le plus fort reste celui campé par un Galabru vraiment génial.

Rappelons toutefois quelques priorités : quand vous aurez vu There will be blood (plusieurs fois, si possible), vous n'aurez plus aucune raison de ne pas aller au cinéma vous détendre devant Bienvenue chez les Ch'tis.


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John-John