En fusion

Panorama / Au bout de 33 ans d'existence, on pourrait croire que le Grenoble Jazz Festival n'aurait plus rien à prouver. Mais cette institution du paysage culturel local se fait fort une fois de plus d'aligner les propositions stimulantes. FC


Oh oui, bien sûr, il eut été plus tentant de faire les blasés. D'être de mauvaise foi, de ne pas se réjouir de voir revenir dans notre sémillante agglomération, fédérée au-delà de toute utopie autour d'un projet cohérent, les génialement stimulants Magic Malik (à l'Hexagone le 18 mars), Julien Lourau (le 19 au Théâtre Municipal, pour sa “battle“ avec le collectif Rumbabierta) ou Bojan Z (le 25 à la MC2 avec sa formation “jazz punk érotique“ Tetraband – si ça ne vous fait pas envie, je ne comprends plus rien), pour ce qui est de nos chouchous maison dont on vous a parlé maintes et maintes fois.
De nier l'éclectisme salutaire d'une programmation n'ayant de cesse de se multiplier dans une impressionnante pluralité de lieux, d'échanges féconds entre des esthétiques, d'actions menées tout au long de l'année trouvant leur finalité d'expression dans le cadre de l'événement (les Passages de l'Alpe, Rhône-Alpes Jazz Parade, ou encore le nouvellement créé et méritoire Jazz à l'Hôpital).
De passer sous silence les extraordinaires propositions scéniques diligentées par des maîtres(ses) reconnu(e)s (John Scofield, Pepa Päivinen, Ahmad Jamal, Dee Dee Bridgewater, Mamani Keita, ou encore les attachants extraterrestres de Magma – voir les articles tout autour de vous).
Mais cette année encore, on s'avoue vaincu, on dépose les armes, on kiffe la sélection 2008 d'un événement qui mérite de nouveau cette année son étiquette de manifestation incontournable.Tout pour l'Afrique
D'autant que l'un des partis pris éditoriaux de cette 33e édition (et oui, comme le temps passe, tout ça) est un opportun recentrage sur l'Afrique. Continent matriciel d'une musique dont les pionniers furent, dans leur immense majorité, originaires.
Lieu de passage et de transmission artistique toujours aussi essentiel à l'heure d'aujourd'hui.
À travers de nombreuses performances live, le festival honorera ainsi à sa juste mesure l'énorme tribut du jazz au berceau de l'humanité.
Outre les artistes déjà cités, on vous incitera à aller savourer le jeu de guitare alerte de Camel Zekri (le 18 mars à la FNAC), à découvrir la très prometteuse création Cannibales et Vahinés, symbiose barrée entre jazz éthiopien, rock et électronica (le 26 mars au Musée de Grenoble), ou enfin à honorer de votre visite l'exposition "Afrique, continent rêvé du jazz ?" à la Maison de l'international (jusqu'au 13 mars puis du 25 au 28 mars), constituée de documents originaux, instruments de musique ou autres vidéos. Grenoble Jazz Festival. Du 11 au 31 mars, lieux divers


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