Visage global


Facebook, vitrine par excellence du Web 2.0, vous propose une réappropriation personnalisée de l'outil web, le tout avec une simplicité didactique à même de séduire les plus réfractaires au peu délicat jargon HTML. En quelques clics et uploads, vous pouvez donc exister virtuellement sur une page dotée de photos, vidéos, liens, et d'informations plus ou moins personnelles. Comme pour tous les sites communautaires de ce genre, l'effet Tamagotchi fonctionne à plein : on se prend au jeu de la nouveauté, on alimente dûment sa page en photos, vidéos et musiques, on change sa phrase de présentation tous les deux jours, on fait grimper artificiellement son nombre de “Friends” pour se rassurer…
On reprend contact avec des vieilles connaissances, avec des amis éloignés, on “poke” (quelques clics pour se rappeler au bon souvenir d'un connecté) à tour de bras, on incorpore des groupes aux intitulés aussi évocateurs que Contre l'introduction du djembé dans la vie politique ou The Jean-Claude Van Damme Appreciation Society, on se fait prendre au piège des applications qu'on nous envoie par dizaines.
Comme dans tous les sites du genre, les cas d'utilité manifeste de l'interface (qui reste tout de même une sorte de “super boîte mail”) restent frileusement anecdotiques, mais on a beau gloser contre l'inanité de Facebook, on y revient toujours, l'interactivité directe et le ludisme créent de fait une addiction automatique.
Pour des motifs variés : se donner l'impression de rester en contact via quelques mots lapidaires, faire partager ses dernières découvertes du moment aux potes montés sur Paris, ou encore l'envie de fliquer le moindre fait et geste de ses camarades. Sur ce dernier point, le dernier-né des sites de réseautage social, GyPSii, vous proposera le même genre de services, mais connectés à la téléphonie mobile… FC


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«Un monde d’amour infini»