Le roi des légos


L'art de Fréderic Guinot, 40 ans, ne se limite pas à ce jeu et en serait une vue minimaliste mais, l'idée est là, pourtant. Derrière une évidente dominante pop art dans la conception des œuvres on dénote également une logique propre aux ready-made de Marcel Duchamp. Guinot «considère les objets comme une œuvre et l'œuvre comme un objet», on tombe de plain-pied dans sa logique de construction / déconstruction, leitmotiv de son travail artistique qui amorce de perpétuelles révolutions. Ici, Frédéric Guinot évacue le champ politique du mot "révolution" et affirme d'emblée qu'il ne «cherche pas à dégager un discours idéologique de son travail car ses opinions en la matière sont personnelles». Les œuvres présentées dans le cadre de l'exposition, Chronique d'une révolution avancée, donnent à découvrir différentes étapes de sa carrière. Au fur et à mesure des années, il a tout de même figé dans l'évolution de ces travaux de petites choses ; un plongeur à la représentation distordue que l'on retrouve sous des aplats de peinture jaune et noire ou travaillé à l'extrême au stylo-bille, des flotteurs de bateau qui ont chaviré au rang de la sculpture. Les signes utilisés par Frédéric Guinot relèvent tous du domaine de la mer, un monde qu'il apprécie particulièrement. A se demander, si l'activiste de l'art ne serait pas doublé d'un militant - pacifiste - de la civilisation verte ? Au contraire, on navigue sur des eaux calmes dont le faible courant entraîne le spectateur à la découverte d'un univers où «tout un chacun peut y voir ce qu'il veut». Guinot laisse ses œuvres voguer par elles-mêmes, mais ce manque d'ancrage pourrait être un point reproché à son travail, et une barrière pour le comprendre. Guillaume RocheChronique d'une révolution avancéeJusqu'au 5 avril aux Moulins de Villancourt


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