Le Dernier repas

de Roh Gyeong-tae (Corée du Sud, 1h33) avec Baek Hyun-joo, Kim Do-yeon…


On encense suffisamment souvent le cinéma sud-coréen dans ces colonnes pour ne pas souligner, le cas échéant, ses ratés. Là où d'ordinaire ce sont les blockbusters locaux qui font figure de purge, c'est ici un film à l'auteurisme arrogant qui sert de repoussoir.
Pas de récit linéaire, peu de dialogues, des plans-tableaux pas très beaux à contempler — dommage pour du cinéma contemplatif — exhalant une misanthropie et un désespoir asphyxiants, une vision du sexe sans joie au puritanisme sournois, quelques traits d'humour noir mal ficelés ; le film est la réponse coréenne à l'œuvre du Suédois Roy Andersson (à qui il est dédié).Mais son réalisateur oublie un peu vite que sa vision angoissée de l'existence humaine s'accompagne d'une maîtrise visuelle proprement bluffante. Ici, la laideur de l'image accompagne comme un pléonasme la laideur des situations. Donc, préférez l'original à la copie ! CC


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Le roi des légos