Agités du bocal
Théâtre / Stéphane Giblot (débatteur tenace, M.J Ciste de formation pinguiste, francophiliste), Roland Gerbier (Oenolopédiatre à l'institut Pierre Cochin, père de 53 enfants à Condom dans l'Allier), et Daniel Sponk Datahunter (contradicteur agile psychopompfunébriste, cryptonumérologue pour la NASA), tous trois fondateurs de la revue
Il est déjà trop tard, animent des conférences philosophiques.De l'absurde, on l'aura compris, beaucoup d'humour et des textes plutôt bien tournés pour ce vrai Cabaret Philosophique. Deux faux intellectuels, un faux modérateur assis derrière une table basse, bouquet de fleur jaune devant leurs faces, tous trois très sérieux s'attaquent à de vrais sujets et de vrais-faux sujets de société : réchauffement climatique, déculturation, place des enfants, l'ennui, insécurité, surpopulation... Et proposent des solutions.
Exemple concernant le réchauffement climatique, «l'homme pour lutter contre ce réchauffement doit partir dans l'espace». Absurde, en apparence, pourtant la réponse n'est pas si éloignée de l'absurdité actuelle ambiante, et des non réponses sur ce sujet.
Si chacun des protagonistes expose au départ posément ses arguments, les discours évoluent vers le délire verbal, le verbiage incompréhensible, abscons.
Et l'on s'amuse. Les personnages vivent, existent : Arnaud Aymard, Fred Tousch et Laurent Petit de la compagnie
le nom du Titre, impeccables comédiens, assument, jubilatoires, leurs rôles.
Le modérateur narcissique s'emporte et monopolise la parole ; l'intellectuel suffisant, spécialiste hermétique s'éloigne de la table pour recueillir l'approbation et devenir la star de la pensée ; l'expert approuve, lointain. Drôlerie en même temps que fête de la pensée, ce Cabaret Philo fustige un certain immobilisme.SDLe Cabaret philosophique. jeu 27 mars à 20h30, à la Faïencerie (La Tronche)