Spectre


Ruby / On était déjà familiarisé avec la voix de Katie Jane Garside, meneuse enchanteresse et possédée des londoniens de Queen Adreena. Son dernier passage à Grenoble datant d'à peine quelques mois, la chanteuse anglaise nous fait l'honneur d'une nouvelle visite, cette fois avec Ruby Throat, duo folk acoustique beaucoup plus campé, conte pour adultes aussi paisible qu'ombrageux. Depuis maintenant plusieurs années, Katie Jane Garside explore toutes les facettes de sa personnalité artistique : née en 1968, cette icône rock chante, réalise des performances et écrit des poèmes, insatiable curieuse semblable à une Alice plongée dans un monde de rêves. Accompagnée de Chris Whittingham sur ce projet, elle poursuit son chemin musical, bâtissant avec The Ventriloquist un album fantomatique, résultat d'un an et demi d'enregistrement. Le registre vocal utilisé par Katie est différent de celui qu'on lui connaît, mais on devine tout de même son timbre particulier dans ces mélodies lancinantes, planante narratrice au dessus d'une nappe sonore moelleuse, faite pour l'essentiel de guitare et de piano. Elle donne l'impression de déambuler à travers ses chansons, fredonnant ses diverses émotions, passant d'une voix fluette de petite fille égarée à un râle sombre lui permettant d'expulser ses démons. La pochette du disque évoque le retour de la Dame Blanche, trouble apparition éthérée d'un esprit à l'orée d'un bois. Les inscriptions y sont proscrites, les titres des chansons absents, aucune mention comme on en voit habituellement sur les disques d'aujourd'hui. The Ventriloquist est à prendre comme tel, un récit brumeux de 65 minutes où seules les sensations parlent, une prose à écouter d'une seule traite. Actuellement attelé à l'écriture d'un second opus, Ruby Throat partagera sa date grenobloise avec Joanne Robertson, autre chanteuse folk anglaise, aux ballades écorchées et torturées.Patrice CoeytauxRuby Throat Mar 22 avril à 20h30, au CielAlbum : « The Ventriloquist » ( )


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