«Des films peu vus, peu distribués»

Fabien et Cyril de l'association Gute Nacht, reviennent sur l'élaboration et le contenu de la programmation. Propos recueillis par SD


Petit Bulletin : Comment sont nés ces 5 jours de cinéma documentaire ?
Fabien :
L'association Gute Nacht, s'occupe de la programmation cinéma et documentaire au 102 depuis un an et demi. On connaissait plusieurs films distribués par l'association Documentaire(s) sur Grand écran. On avait montré un de leurs films l'année dernière au 102, un film de Wiseman. On a été amené à les rencontrer. Ils défendent un cinéma que l'on a aussi envie de défendre, des films documentaires cinéma, pour le grand écran, qui sont peu vus, peu distribués. Actuellement, ils fêtent leurs 15 ans. On a donc imaginé faire quelque chose avec eux dans la mesure où ils avaient pas mal de films qui nous intéressaient dans leur catalogue. Sur quels critères les 6 films ont-ils été choisis ?
On avait carte blanche dans leur catalogue. On a pensé faire un festival à thème au départ. Mais finalement, les films choisis, on les a tout simplement trouvé exceptionnel en tant que tel. Donc, on a construit 5 soirées avec des films qui sont de grands films.
Cyril : Il se trouve que petit à petit, des liens entre les films se sont crées, il se sont raccordés entre eux. Au final, on raconte une histoire sur une semaine. A ce titre, si quelqu'un a envie de passer une semaine au cinéma, il découvrira une histoire sur le vivre ensemble. Une traversée des pays aussi. Dans le Rithy Pan, La terre des âmes errantes, la terre creusée, creuse aussi l'histoire. On retrouve cette même idée dans Un Dragon dans les eaux pures du Caucase de Nino Kirtadzé, film qui s'achève dans un cimetière et cimetière que l'on retrouve dans Dites à mes amis que je suis mort de Nino Kirtadzé et dans La terre des âmes errantes.Vous avez sollicité le Méliès pour Le voyage perpétuel ?
Cyril : Nous avions proposé au Méliès de s'associer à l'évènement. Et au moment où nous discutions de quels films projeter au Méliès, Documentaire(s) sur Grand écran décide de faire une sortie nationale, c'est le film Le voyage perpétuel. Les deux réalisateurs, Marku Lehmuskallio et Anastasia Lapsui, avaient déjà des films projetés au Méliès. Le film nous a plu car les réalisateurs créent une sorte de testament d'une culture en danger, celle des Nenets dans le Grand Nord. Le film se relie aussi avec les autres films, car les réalisateurs sont partie prenante dans la forme, dans ce qu'ils choisissent de montrer - ce n'est pas un reportage chez des autochtones. Ils créent une forme qui participe à notre compréhension ou incompréhension du monde, l'absence de sous-titres, donc le rapport à la langue, en est la preuve.


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