Des vérités qui démangent

Connaître / Avec force propos logiques, œuvres alarmantes et autres discours farouchement inquiétants, la 22e édition du Festival International du Film Nature et Environnement se penche cette année sur la double nécessité des énergies renouvelables et du respect de la biodiversité. FC


Pour donner dans la lapalissade la plus éhontée, la légitimité d'une telle manifestation s'accroît au fur et à mesure de la (molle) prise de conscience des dangers menaçant notre planète. Organisé par la FRAPNA Isère (Fédération Rhône-Alpes de Protection de la Nature), le festival s'installe pendant quatre jours Parc Paul Mistral et propose une sélection de plus d'une vingtaine de films regroupés autour du thème Energies renouvelables et biodiversité : conciliation urgente. Trois conférences accompagneront les projections, sur les énergies renouvelables et la maîtrise de l'énergie (mais également sur la photographie animalière), un village associatif sera créé pour fédérer des structures luttant au quotidien pour la sauvegarde de l'environnement, des ateliers ludiques seront proposés aux plus jeunes pour les sensibiliser au mieux sur ces problématiques. Lesquelles seront dûment abordées dans le large panel de films choisis. Chroniques de la fin
La sélection Nature tire déjà bon nombre de sonnettes d'alarme : le très beau (mais très lent) Waterlands nous dévoile les flux migratoires d'oiseaux menacés d'extinction ; les très scientifiquement rigoureux Si loin, si proche et Au commencement était la vase exposent des solutions à nos problèmes en s'inspirant des ressources de la biodiversité ; le déprimant Delta d'Aedes (conclu par une implacable sentence nous signifiant en substance qu'on va tous crever du fait de notre imbécillité) nous montre les ravages causés par la démoustication dans des zones proches de la Camargue ; le superbe Searching for the Coast Wolves nous montre enfin, petite lueur d'espoir, le combat et la détermination d'une seule femme pour sauver des ours et loups sauvages dans l'ouest du Canada.
La partie Environnement de la sélection, loin de calmer le jeu, enfonce un peu plus le clou de la responsabilité humaine dans le chaos naturel à venir.
Des films (tels que Un barrage contre les saumons) nous montrent le pourrissement de situations absurdes et destructrices ; le contemplatif Alix au pays des gènes survole les problématiques liées aux OGM (on vous conseillera sur ce sujet le glaçant Le Monde selon Monsanto tout juste sorti en DVD) ; Ça chauffe sur les Alpes cause réchauffement climatique en s'attaquant à un nerf local de la guerre (les stations de ski) ; et enfin, sujet tabou s'il en est, La faim des paysans : une ruine programmée, Ironeaters et Ça sent le roussi parlent des répercussions naturelles, souvent bêtement insoupçonnées par la logique de marché, de la disparition progressive du monde paysan. De quoi s'instruire, se questionner, et se révolter.
22e festival international du film nature et environnement, du 14 au 18 mai, au Parc Paul Mistral


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