La troisième partie du monde

d'Eric Forestier (Fr, 1h45) avec Clémence Poésy, Gaspard Ulliel…


Sur un coup de tête, Emma suit François dans sa maison de campagne familiale, juste après l'avoir croisé à l'aéroport. Un vibrant coup de foudre, émaillé de discussions à bâtons rompus sur l'entropie et le phénomène des trous noirs, qui tourne court lorsque François disparaît un beau matin. Partie à sa recherche avec Michel, le frère de son amant, Emma se découvre des pouvoirs peu communs… Cet OVNI signé Eric Forestier a tout du premier long-métrage “prometteur“. Nous avons affaire à une véritable proposition de cinéma atypique, du cinéma d'auteur se servant de son canevas fantastique non comme une béquille ou une excuse, mais comme une composante à part entière d'un récit nébuleux. La troisième partie du monde brasse des concepts complexes, et parvient à les figurer visuellement sans tomber dans une quelconque lourdeur théorique. En cela, le film rappelle la construction du Trouble Every Day de Claire Denis, dans son rattachement à des données scientifiques troublantes, vouées à étayer des sentiments de peur irrationnels. Pour ce culot sciemment dosé, il lui sera beaucoup pardonné quant aux menues faiblesses de narration parsemant çà et là le film : qu'il vous laisse enchanté ou sceptique, La Troisième partie du monde vous hante un long moment après la projection, et vous donne furieusement envie de voir le prochain film de son réalisateur. FC


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