Air politique

Le Festival Texte en l'Air, ancré dans le site patrimonial historique de Saint-Antoine-l'Abbaye, s'articule autour de créations d'écritures théâtrales contemporaines, du théâtre en diffusion, des temps de réflexions, et autres expériences artistiques aux marges. Séverine Delrieu


Textes en l'Air partage les valeurs du Festival de l'Arpenteur : œuvrer pour l'accès à tous aux arts de la scène dans des territoires peu dotés. Philippe Curé, Directeur Artistique de Textes en l'Air insiste sur ce point. «Ce qui nous importe vraiment, c'est que les gens du territoire accèdent à la culture. St-Marcellin n'est pas favorisé de ce côté-là». Comme à l'Arpenteur, des liens se tissent avec les habitants au fil des années. «Lors de l'édition précédente, nous avons enregistré une augmentation de 26% de la fréquentation, principalement les gens du territoire», se réjouit Le Directeur. Textes en L'air concentre ses forces sur la création de textes d'auteurs contemporains, du théâtre, de la poésie, «alors que l'Arpenteur est plutôt sur le champ de la littérature». Les journées abondent en divers rendez-vous réguliers et conviviaux, comme Apéro rencontre autour des spectacles vus, qui sera animé par Emile Lansman, fondateur des éditions Lansman basées en Belgique. Commerce(s) poétique(s), des lectures de textes par Christophe Mileschi, les pérégrinations poétiques, des films de Boris Du Boullay…Créer, se nourrir des lieux
La manifestation insiste sur les créations dans les lieux. Cette année, trois compagnies se posent en résidence pour créer Brocanteurs d'histoires Félicité, Délire tricantonnal qu'Eric Durnez a écrit à partir d'objets appartenant aux habitants du Sud Grésivaudan, Kaïna Marseille de Catherine Zambon dans une mise en scène de Bruno Thircuir, Stabat Mater Furiosa, un texte de Jean-Pierre Siméon monté par les chorégraphes Muriel Vernet et Beatriz Acuna. Des projets rêvés lors des éditions précédentes. Des propositions décalées titillent : comme La Nuit de l'écriture, deux ateliers d'écriture en nocturne (un dans le Château de l'Arthaudière mené par Catherine Zambon, et un autre animé par Eric Durnez au Musée de Saint-Antoine-L'Abbaye), le Labo dédié aux recherches et inventions scéniques auquel participeront les élèves du Conservatoire de Grenoble, les tables rondes. Une sera consacrée à l'édition indépendante. «Au moment où des circulaires sont sorties pour supprimer la loi Lang, convier éditeurs et libraires nous semble important». Une autre, intitulée Objets d'histoire(s) regard croisés sur le patrimoine de l'intime et animée par Emile Lansmann (en présence notamment de Jean Guibal, Geneviève Lefaure, le plasticien sénégalais Gabriel Kemzo Malou…), sera une réflexion sur la mémoire et les objets. Dans les trois spectacles en diffusion, on retient le très attendu Jardinage humain, un texte de Rodrigo Garcia sur les ravages de la consommation, monté par Eva Vallejo en complicité avec Bruno Soulier. «Nous ne voulons pas être un simple diffuseur : nous voulons susciter des moments de réflexions sur des sujets engagés», rappelle Philippe Curé.Festival Textes en l'air Du 23 au 27 juillet, à Saint-Antoine-l'Abbaye (Isère)


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