Les Murs porteurs

de Cyril Gelblat (Fr, 1h27) avec Miou-Miou, Charles Berling…


Un film peut-il se reposer uniquement sur son sujet ? Ou, plus dur encore, sur son discours et ses intentions ? Les Murs porteurs répond involontairement par la négative, tant il semble que la mise en scène n'apporte rien, sinon de la lourdeur, à un scénario qui clame constamment son envie de dire des choses. On résumera brièvement : une femme (Miou-Miou) arrive au tournant de sa vie, la ménopause s'ajoutant à une solitude grandissante ; son frère (Berling), intellectuel médiatique, refait sa vie avec une femme plus jeune obsédée par la peur de ne pas avoir d'enfants ; leur mère, atteinte d'Alzheimer, retourne sans cesse vers l'ancien atelier de confection d'où elle et son mari furent déportés pendant la guerre parce qu'ils étaient juifs. La mémoire et l'oubli, la transmission et les traces de l'histoire : chaque personnage et chaque situation illustrent ses thèmes de manière démonstrative et transparente, véhicules passifs d'un propos finalement rebattu.
La réalisation est téléfilmée, le rythme plan-plan (un plan, un autre plan, un autre plan…), le sérieux et l'absence de santé pèsent comme une chape de plomb. Pire que l'ennui, c'est l'indifférence qui triomphe à la fin…
Christophe Chabert


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