Le sacre des printemps

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Silence, espaces vides, épanouissement des couleurs. De sanctuaires en sanctuaires, des visions fulgurantes de formes simples récurrentes, géométriques, architecturales petites ou grandes - Wolfgang Laib jouant sur les échelles macro et micro, comme pour changer notre regard - saisissent. Les Maisons de riz, bas caveaux fermés avec toits d'un blanc éclatant, et s'inspirant des cellules funéraires de l'Egypte ancienne, forment un paysage transcendant, hors du temps, reflet des mondes vivants ou morts. La Pierre de lait, une pierre carré de marbre blanc sur laquelle l'artiste dépose du lait, symbolise avec une simplicité et justesse confondante l'interpénétration des matières, leur immuable (et peut-être oublié) lien. L'ode à la mère nature s'élève à travers un œil graphique impressionnant. Il semble que l'artiste, l'homme, amoureux du monde et de ses beautés, en capte des images (en témoignent photographies, dessins), et les révèle (presque avec magie) sous formes de métaphores visuelles aux échelles opposées (l'homme y est tantôt surplombant tantôt surplombé, comme pour lui rappeler sa réelle place). Le Pollen de noisetier, une surface carré de pollen au sol dont les contours sont évanescents, diffuse une force lumineuse, une attractivité féconde, tel un brasier silencieux incandescent. Cinq montagnes qu'on ne peut escalader, de petits tas de pollen vus de haut, délivre une intense sensation de vie. Des monts qui absorbent, que l'on contemple. Without Place -Without Time - Without Body, immense champs de petites montagnes de riz, et de pollen, des lignes imperceptiblement courbes, est un paysage d'ailleurs, une contemplation généreuse des ressources vitales de la terre. Nowhere, Everywhere, une haute pyramide de cire d'abeille et de bois, célèbre elle aussi le monde et ses éléments vitaux.
SD

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