Le monstre sacré


Attention, un monument de la chanson française posera ses valises un soir d'octobre au Summum de Grenoble, pour le concert d'ouverture du festival Rocktambule. Avec, comme justification de sa présence, Bleu pétrole, son dernier album en date. Une œuvre magistrale, façon montagnes russes : quelques titres sympatoches ; mais surtout des sommets vertigineux, envoûtants, à l'instar de Comme un Légo, 9 minutes de pur bonheur. Un disque où l'interprète de tubes comme Gaby, oh Gaby ou Vertige de l'amour, en recherche de nouveaux espaces, s'est adjoint les services des prolifiques Gaëtan Roussel (Louise Attaque) et Gérard Manset.

Aujourd'hui encore plus, on ne doute donc plus du génie du rockeur de 60 ans, qu'il soit, depuis une trentaine d'années, auteur-compositeur ou simple interprète. Une carrière monstrueuse, une œuvre prodigieuse, qui donnent envie de le (re)voir sur scène, interpréter les sublimes La nuit je mens ou Madame rêve.

Oui, Alain Bashung est un grand - un des plus grands même - du paysage musical français, qui peut se permettre de reprendre en français le Suzanne de Leonard Cohen sans altérer d'un poil l'esprit de l'original : chapeau bas. Récemment, à la télé ou en Une des magazines, on l'a vu diminué, la faute à un fichu cancer des poumons. Il vaincra, on en est certain. Les monstres sacrés sont éternels.
Aurélien Martinez

ALAIN BASHUNG
le 8 oct, au Summum


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