Rage for the machines

Zoom / Avant la sortie de son prochain album “Music Components“, l'immense Arnaud Rebotini proposera au public de l'ADAEP un avant-goût de cette nouvelle livraison vintage. FC


Musicien insaisissable, œuvrant sur plusieurs fronts artistiques à la fois, Arnaud Rebotini se cultive une place délibérément à part dans le paysage des musiques électroniques. Non content d'enchaîner de pléthoriques Djs sets, notre homme a œuvré sous le pseudonyme de Zend Avesta (on vous recommande chaudement l'écoute d'Organique, et de ses variations ampoulées sur l'esthétique electronica), collabore occasionnellement avec le Groupe de Recherche Musicale de Pierre Henry et Pierre Schaeffer, nourrit par ailleurs ses autres projets de la totale liberté d'expérimentation musicale qui lui est offerte à cette occasion, et continue d'officier au sein de la formation Black Strobe, partouze auditive entre le métal et l'électro à l'efficacité terrassante. C'est lors d'un live homérique de cette dernière formation, au cours d'une précédente Mark XIII Birthday Party, qu'on a découvert le garçon, ses compos balayant tout sur leur passage, sa voix gutturale, son physique imposant. On a même eu peur qu'il brise en deux l'imbibé adolescent qui lui offrit sa nuque en plein milieu du live – heureusement, Rebotini se contenta d'une ferme onction sudative, avant de chavirer définitivement l'auditoire d'une ADAEP conquise.Retour aux sources
Si Arnaud Rebotini est loin d'abandonner scéniquement l'aventure Black Strobe, il opère pour sa prochaine production discographique (Music Components, disponible en octobre chez Citizen Records) un virage sonore marqué vers une esthétique vintage. «Je suis toujours dans une recherche du jeu, de l'instrument, de l'interaction avec les machines. C'est un peu en réaction contre la dématérialisation de la musique, à laquelle j'ai d'ailleurs participé. J'avais pris l'habitude de tout écrire avec un ordinateur, le fait d'être interprète et de chanter dans Black Strobe m'a mené à cette relation de présence physique. D'où cette envie de revenir à une création avec des machines anciennes, dont le son m'inspire». Le rendu est d'une efficacité coutumière chez notre homme, joue sur des beats immédiatement accrocheurs, sans nier les recherches mélodiques et atmosphériques entreprises par le passé. Le public de l'ADAEP verra ainsi notre homme sans laptop, mais paré de cinq instruments liés entre eux, pour un live à la puissance espérée phénoménale.


<< article précédent
Communion électro