Décalage contrôlé

Entretien / Rencontre avec Pedro Olivas, président de Radio Campus. Propos recueillis par Bernard de Vienne


Petit Bulletin : Quelle est l'histoire de Radio Campus ?
Pedro Olivas : Je l'ai fondée en 1993, le début des émissions date du 1er novembre 94. J'avais monté ça avec l'aide de Radio Brume, une radio étudiante de Lyon. On s'appelait Radio Brume Grenoble, on projetait un partenariat qui pour des raisons de changement d'équipe ne s'est pas fait. En 99 on a choisi de changer de nom pour affirmer cette culture de campus. On logeait alors dans la résidence Berlioz. Nous avons rejoint EVE dès l'inauguration. Les locaux sont plus petits mais on a pu optimiser en parlant avec l'architecte, avoir une vitre de séparation insonorisée, deux régies de part et d'autre du studio. La ligne éditoriale de Radio Campus a-t-elle évolué avec le temps ?
Elle reste, comme à sa création, centrée sur la rencontre et la découverte. Les magazines et chroniques cherchent à décrypter plutôt qu'à informer, on n'est pas France Info. Mais on se veut exigeant et intelligent sur l'info économique, politique, scientifique ou culturelle. Musicalement, on essaie d'être des défricheurs, exigeants quant à la qualité : découvrir des artistes nouveaux et les faire découvrir, ce qui est aussi dans l'esprit de EVE. Comment abordez-vous la scène locale ?
Notre volonté de défricher intègre aussi la scène locale. Ceux qui animent l'antenne la sillonnent largement, on a des partenariats avec le Ciel, la Maison de la Musique à Meylan... Dès qu'on est convaincus par des nouveaux talents, on les défend à fond. Maintenant, sans provoquer, faut-il faire des émissions avec tout ce qui est local, y compris ce qui ne nous plaît pas ? Ça rentre en conflit avec notre exigence, on n'est donc pas exhaustifs. Que doit faire un étudiant qui a des projets radio ?
Il prend contact avec l'asso, par mail ou en venant nous voir, et explique son envie. Il y a deux cas : ceux qui ont une idée bien précise d'émission, de format, certains ayant déjà participé à des projets radio. Et ceux qui ont juste l'envie de partager leur passion. Ils sont particulièrement bienvenus puisqu'ils pourront construire un projet avec les anciens. Ça peut être ponctuel, ou une émission hebdo. Dans tous les cas c'est une contribution au projet radio global, on ne réserve pas un créneau comme sur un cours de tennis. Le nombre de bénévoles est chaque année entre 100 et 130 dont 30 à 40 nouveaux, il y a 1/3 de renouvellement par an. En moyenne les membres restent 3 ans, sauf des exceptions comme moi, qui sont là depuis X années ! Quelles nouveautés cette année à l'antenne ?
On prépare trois agendas : un qui passera à 7h, 12h et 19h une info dans l'esprit de campus 90.8, un “maillon manquant” dès novembre qui donnera à l'antenne des infos arrivées trop tard pour être publiées dans Un Tramway Nommé Culture, et très bientôt un journal des initiatives hebdo, qui donnera de l'info sur des projets en cours de création.


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