Anticonformisme à l'australienne


Exposition / Entre culture comics, surf et punk, l'exposition Walk the plank de l'australien Oscar “Ozzy” Wright débute comme il se doit la nouvelle saison du centre d'arts Spacejunk. Ozzy est l'artiste autodidacte parfait, qui passe son temps entre sa planche de surf et ses pinceaux, qu'il utilise sur n'importe quel support. Ses travaux sont le plus souvent complètement destroy et directs, avec un éclectisme de styles qui ne l'empêche pas de créer un univers singulier, bien au contraire. Réalisés avec de gros aplats de couleurs et des contrastes forts, ses travaux sont impulsifs, ses traits nerveux, parfois hésitants et le plus souvent peu soignés. Ozzy sait dessiner, c'est indéniable, ça se voit. Mais le truc, c'est qu'il s'en fout. Il ne fait que ce qui lui plait quand ça lui plait. Il va ainsi cracher certaines œuvres, jeter ses idées sans retravailler l'ébauche. L'exemple le plus flagrant est sa trilogie Rough Seas, où il s'en prend à Batman, lui colle des tatouages oldschool (toile d'araignée sur le coude et ancre sur le bras) et un sourire haineux, le tout dans une mise en scène où on le voit tuer un innocent et souriant petit lapin. À côté de ça, il va être capable de coups de pinceaux fins et appliqués comme dans Walk the Plank of Love ou Kickflipoff, sur laquelle il nous gratifie d'un Neptune surfer avec la légende “You dont have to be king Neptune to win”. Lorsqu'on voit le dynamisme et l'excitation qui transpirent de ses œuvres, on ne serait pas étonné de la jeunesse hyperactive de l'animal. Les disproportions (volontaires) et les couleurs utilisées donnent à ses toiles une atmosphère maladroite et déjantée. Une exposition qui mélange rêves et cauchemars, naïveté et peurs infantiles. PCOzzy Wright
Jusqu'au 15 nov,
à la Spacejunk Gallery


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