La montagne, ça le gagne


EXPOSITION / Des grottes de Lascaux, tout le monde en a retenu les peintures représentant, par exemple, des animaux, mais pas le jeu des formes d'autres dessins réalisés à même la roche. C'est par ce rappel historique que Mad présente son travail, qui va du figuratif au conceptuel. L'artiste présente un panorama de ses œuvres réalisées sur les 30 dernières années, ayant toutes pour thème la montagne. Logique, le Grenoblois est un randonneur passionné, amoureux des grands espaces de liberté. Il parle donc de ce qu'il connaît, de ce qu'il aime. Mais plutôt que de reproduire visuellement les formes que la nature lui offre – formes parfois cassées, creusées, lisses, courbées… -, il décide de les travailler à bras le corps, de laisser ressortir leur essences même : un pic, un dénivelé, une hauteur. Il rapproche ainsi son travail de celui de Malevitch ou des constructivistes russes qui, au début du XXe siècle, représentaient l'espace géométriquement. Mais tous les lieux sont identifiables précise-t-il, même si une explication est nécessaire pour reconnaître telle ou telle montagne. Sa série sur le mont Aiguille, figuré par de simples pics rouges, en est un exemple frappant et très intéressant. À côté des toiles carrées et colorées, on trouve aussi d'autres œuvres moins conceptuelles, évoquant la richesse du parcours de l'artiste, qui était jusqu'à l'année dernière membre du collectif Radical. Dont une installation regroupant des pierres ramenées lors de ses randonnées, datées, situées et peintes en rouge (la couleur guidant son travail). Le Petit Poucet semait des cailloux pour ne pas se perdre, Mad les ramène pour nous embarquer dans son monde.
AMMONTAGNES à MAD
Jusqu'au 31 oct, du lundi au samedi de 15h à 19h
aux Moulins de Villancourt (Pont-de-Claix)


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Anticonformisme à l’australienne