Couleur rock

La quatorzième édition du festival Rocktambule se dote cette année d'une programmation à même de ravir les amateurs de headbanging, leurs grands frères plus calmes et leurs petites sœurs qui n'aiment jamais rien. voici notre sélection de concerts immanquables sous peine de regrets amers dans quelques années. Patrice Coeytaux & Aurélien Martinez


DIVINITÉS HELVÈTES
Des Suisses qui font du rock, l'idée peut prêter à sourire pour ceux qui seraient restés sur certains stéréotypes (Stephan Eicher ?!). On n'est évidemment pas de ceux-là. Au cours de ces quelques modestes lignes, il sera ainsi question des Young Gods. Un nom presque prétentieux pour ce trio, formé il y a plus de 20 ans, à la carrière internationale. À les écouter, ça fleure bon du côté du blues et du folk, avec des sons indus par-ci par-là et du bon gros rock efficace sur certains titres plus anciens. Le concert dans le cadre de Rocktambule est prévu pour le samedi 18 octobre, à la Faïencerie. Et comme un bonheur ne vient jamais seul, en première partie, ce sera les SZ : deux frères mélangeant habilement post-rock minimaliste et electronica.

GREG GILG RELOADED
C'est un joli mélange que Greg Gilg. Produit made in Grenoble rangé dans la casse fourre-tout “chanson française”, il n'en est pas moins influencé par une masse considérable d'autres courants pour un résultat très original. Celui qui a coutume de s'accompagner seul au violoncelle sera sur la scène de l'Hexagone avec sept musiciens invités, dont un guitariste, un pianiste, un batteur ou encore un trompettiste. Il présentera 14 : 14, son album prévu pour la mi octobre, ou l'on croise un violoncelle (forcément), quelques jeux de mots, l'Afrique aussi, une chanson sur la mort, un peu d'oiseaux, beaucoup la langue de Shakespeare… Bref, un patchwork très personnel et touchant, à découvrir en première partie de Robert Le Magnifique et Psykick Lyrikah, vendredi 10 octobre à 20h.

LA NUIT IL MENT
On vous en parlait déjà dans notre numéro consacré à la rentrée culturelle. On en remet une couche aujourd'hui : Alain Bashung sera en concert au Summum mercredi 8 octobre pour l'inauguration du festival. Il défendra Bleu pétrole, son premier disque studio depuis 6 ans. Et alors me dites-vous ? Mais enfin… Alain Bashung est un grand de la chanson française, tout simplement. Le voir sur scène est fortement conseillé, aux fans des premières heures comme aux profanes. Sa tournée a commencé au début de l'été, en dépit des contrecoups envahissants de son état de santé. Pourtant, la voix est toujours là. La présence aussi. On n'ira pas jusqu'à dire que ça s'appelle le talent (trop de louanges d'un coup, ça pourrait paraître suspect !), même si on le pense très fort. Un grand moment en perspective.

L'OVNI PUNK HARDCORE
Incroyable mais vrai. Toute âme de rockeur âgé de plus de 20 ans se souvient non sans un petit pincement au cœur des années Sépultura, Faith No more, Metallica et j'en passe. Une période où l'explosion des styles créait moult discussions enflammées et beuveries générales. C'est un véritable mythe qui sera à l'honneur de la soirée Rock de Rocktambule le 24 octobre au soir. Asseyez-vous et inspirez profondément, roulement de tambour : Suicidal Tendencies. Oui, le cultissime groupe de punk-hardcore-métal des années 90. Après des années passées sur d'autres projets comme Cyco Miko ou encore Infectious grooves, Mike Muir et son gang latino Californien reviennent sur scène le temps d'une tournée européenne. Il est clair que cette date (la première des 11 françaises) va concentrer un très grand nombre de fans issus de toute la région, voire même des pays frontaliers. Une meute de chevelus tout sourire, mal rasés et bardés de vestes en jean à l'effigie du groupe venus jouir de ce pur moment de nostalgie.

BUFFALO GRILL
Robert Johnson, Charlie Patton ou encore Skip James. Voici une liste, évidemment non exhaustive, des influences de Mr Matt et Barefoot Iano de Mountain Men, duo blues première pression originaire de Chartreuse. Avec un harmonica, une guitare et un timbre black hanté par les plus grands, ils nous ramènent dans le quotidien des berges du Mississipi à la fin des années 20. Sans chichis, avec comme unique moteur le feeling, la simplicité et la bonne humeur, Matt et Iano chantent le blues à leur façon, s'amusant même à reprendre des tubes d'autres genres comme Nothing Else Matters de Metallica et se l'approprier sans qu'on puisse y trouver quoi que ce soit à redire. Le duo a rôdé son set depuis 2004 et participé à des festivals réputés comme l'International Blues Challenge de Memphis. La première partie d'Alain Bashung leur confère une place de choix dans le festival, légitimant ainsi un style musical peu usité et trop peu présent dans les programmations françaises. Ça se passe le mercredi 8 octobre à 19h30 au Summum.


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Le drame indigène