«Arrêter d'avoir un regard passif»

Cette année, le Mois du graphisme propose une réflexion autour de la typographie. Entretien avec Diego Zaccaria, directeur des affaires culturelles de la ville d'Echirolles et délégué général du centre du graphisme. Propos recueillis par Patrice Coeytaux


Petit Bulletin : Quelles sont les nouveautés de cette année ?
Diego Zaccaria : On met davantage l'accent sur l'édition, on souligne le travail du graphisme en matière éditoriale. On a choisi de travailler autour des diverses formes d'écritures. L'envie était d'ouvrir le dialogue et la réflexion sur le graphisme, avec des angles différents, comme la typographie, à travers l'affiche, mais aussi les multimédias, les génériques de films. Le tout complété par des conférences, avec des spécialistes, des écrivains…We love books – a world tour est le point central de cette année. Ce tour du monde des illustrations de livres montre que les graphistes sont des témoins importants de leurs époques, de leurs cultures…
D'un point de vue d'historien, c'est d'une richesse extraordinaire, encore sous-évaluée en matière d'histoire culturelle. Très souvent, on se rend compte que cela peut être un document de départ essentiel pour une réflexion historique. Chaque livre exposé est une petite fenêtre ouverte sur les cultures, et c'est d'autant plus manifeste lorsqu'on observe un même livre publié dans différents pays.Vous vous attachez à étudier la typographie, la mise en forme de l'écriture, notamment avec l'exposition consacrée à Philippe Apeloig…
Philippe Apeloig est un typographe en recherche permanente, qui joue sur la limite entre le visible et l'illisible. Il s'agit ici d'introduire quelque chose qui soit de l'ordre de l'énigme, quelque chose qui demande un effort de lecture. Interroger, attirer l'attention du public, arrêter d'avoir un regard passif sur les choses, mais devenir plus actif. Cela peut aussi conduire être plus actif, sur le plan social par exemple. C'est un peu un travail de réflexion global sur les choses.Vous poursuivez votre travail sur le graphisme venant de l'international…
Dans le graphisme, on sent cette force de tradition, quelle que soit l'origine du graphiste, et en même temps ce besoin d'ouverture au-delà du territoire "national". L'image, le travail du graphiste, est un moyen d'ouverture et de communication.


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