Un nouveau départ


Ce qui frappe en premier lieu dans Tabula Rasa, la nouvelle exposition de Yoplayer, c'est avant tout sa dimension esthétique. Alors que 2 ans plus tôt, l'artiste présentait au même endroit une série de toiles ultra-colorées, aux traits arrondis, empruntant à l'univers du vêtement, on découvre cette fois un univers graphique totalement différent. Sobre, stylisé, ponctué de symboles récurrents, faisant la part belle à la sérigraphie, et unifié par une gigantesque trame noire couvrant les murs, au centre de laquelle trône une gigantesque géode en bois. Paradoxal pour un artiste qui se dit nettement plus intéressé par le concept abordé que par le résultat obtenu ? Oui et non. Dans les deux cas, on retrouve la même volonté de travailler à partir de clins d'œil, de références, et de détournement. Mais la nouvelle thématique retenue par Yoplayer lui est nettement plus personnelle : «c'est une idée qui me vient des tripes. Dans une époque marquée par la surinformation, la surconsommation, où la surprise n'existe plus, j'ai voulu travailler sur cette notion de faire table rase, tabula rasa : mettre tout le superflu de côté pour revenir à l'essentiel. Pour moi, cela consistait entre autres à intégrer enfin mes références architecturales et les codes graphique qui leur sont assimilés (j'ai quand même fait 6 ans d'archi !), et à les mêler avec mes autres influences personnelles. Ensuite, j'ai essayé de décliner le concept de différentes façons, avec une approche franche et littérale pour certaines œuvres, et plus alambiquées pour d'autres... Le but du jeu restant que chacun se fasse sa propre histoire par rapport à ce qu'il voit».
DGTabula Rasa
Jusqu'au 31 décembre, à A Part


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Pour la beauté du geste