Gallotta, Truffaut et Sarkozy


En cette fin d'année 2008, Jean-Claude Gallotta, pape grenoblois de la danse contemporaine depuis une bonne vingtaine d'années, s'offre un petit cadeau : la saison 1 de ce qu'il appelle ses Chroniques chorégraphiques, «un genre à part» selon son dramaturge Claude-Henri Buffard. Le spectacle de plus d'une heure est en fait un fourre-tout hétéroclite, où l'on croise sur scène pêle-mêle des jeunes, des vieux, des grands, des petits, des personnes en fauteuil, des pros, des amateurs… Bref, les gens dans leur ensemble. On rassure par-là les fans : Gallotta, malgré ses intentions novatrices, fait toujours du Gallotta. Mais il change la forme. Au lieu d'une pièce fleuve, ici se succèdent différentes saynètes comme autant de facettes du travail du chorégraphe. Ce qui est source de quelques beaux moments (au pif, le final sur Bashung, on adore !). Gallotta joue ainsi avec la musique (on pense à My Rock ou Bach danse experience), mais aussi avec les images : en fond de salle, des scènes de films cultes sont diffusées, voire rejouées par les danseurs. Gallotta affiche ses maîtres, et ne fait pas mystère de son souhait de s'inscrire dans leurs traces. Il ouvre ainsi son spectacle sur une citation de François Truffaut : «améliorer la vie» ; ce que cherche ici à faire Gallotta. A ce titre, la diffusion à deux reprises du tristement célèbre discours de Dakar de notre président est plus que salutaire et éveilleur de consciences. Aurélien Martinez

Chroniques chorégraphiques
Du lundi 15 au samedi 20 janvier
au studio du centre chorégraphique (MC2)


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