D'Anvers et pour tous


Zoom / Les Victoires de la Musique ou autres reconnaissances des professionnels de la profession, Joseph d'Anvers peut s'en foutre éperdument : l'an dernier, le garçon s'est vu adouber de la façon la plus ultime possible en participant au Bleu Pétrole d'Alain Bashung (il y signe les paroles du magnifique morceau Tant de Nuits). Que faire après un tel sacre de son talent ? Continuer à explorer ses envies musicales, tout simplement. C'est d'ailleurs comme ça que le garçon a gagné ses lettres de noblesse. Au sortir d'expériences dans des formations a priori éloignées de son style actuel (le rock scandé de Polagirl, dans la lignée du son de Diabologum, et le hardcore de Super 8), Joseph d'Anvers aspire de fait à plus de calme et se lance dans la chanson comme dans une sorte de catharsis intériorisée. Les choses en face (2006) révèle un auteur / interprète aux univers troubles, prenant le temps d'installer de singulières ambiances, mais sans traumatiser son monde pour autant. Le temps de se rôder pendant un an et demi de tournée, et Joseph d'Anvers précise ses intentions, et entend braconner du côté de ses terrains de chasse sonores de prédilection – il débauche Mario Caldato Jr (Beck, Jon Spencer Blues Explosion…) à la production, le batteur Domenico Lancelotti et le bassiste Kassin (collaborateurs de CSS ou d'Artificial) ou enfin Money Mark, clavier des Beastie Boys, pour un featuring vocal (sur le morceau Kids). Enfin, il décide d'inverser sa méthode de travail, de peaufiner dans un premier temps ses instrus avant d'y poser sa voix dans un second temps. Les jours sauvages, son deuxième album, se fait au finish le reflet parfait de cette méthode : très bien produit, gorgé d'une énergie qu'on ne soupçonnait pas à l'interprète des Choses en face, les qualités de l'album ne demandent en définitive qu'à être confirmées sur scène. Ce qui sera bientôt chose faite.
FCJoseph d'Anvers
Mercredi 28 janvier à 20h30
au Théâtre Ste-Marie-d'en-Bas


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