Emulation, action

Les Rencontres Cinématographiques Jeune Public du Méliès gardent pour leur 17e édition le cap de leur noble projet : accentuer, pendant un intense mois de projection, le travail de sensibilisation des plus jeunes au septième art. FC


C'est le point fort d'une action menée tout au long de l'année par le cinéma Le Méliès : chaque année, les Rencontres proposent aux (parfois très) jeunes publics moult projections de films regroupés autour d'un thème, et les assortissent systématiquement d'un temps de discussion, de débat pour prendre la matière cinématographique à bras le corps. Une action au versant pédagogique pleinement assumé, où la programmation des films est effectuée en fonction de leur potentiel d'évocation et d'accompagnement. Pour Marco Gentil, responsable des Rencontres depuis maintenant sept ans, cette mission demeure fondamentale. «On veut expliquer aux enfants que le cinéma est un art, pas seulement des images qu'on consomme mais bien des regards sur le monde, avec des sensibilités d'auteurs marquées. Plus ça va, plus ce travail est à mon sens nécessaire : on s'adresse à des enfants qui ont vraiment changé, dans une société où le rapport à l'image a grandement évolué».

Les cinéphiles de demain

Ce travail de sensibilisation est de longue haleine, mais paie lorsque les responsables du Méliès voient revenir les élèves d'année en année, parfois sans la tutelle scolaire, pour le plaisir de connaître les films à l'affiche susceptibles de leur plaire. Sans se reposer sur cette vision des plus angéliques, Le Méliès remet chaque année en question la ligne éditoriale des rencontres pour favoriser son impact sur la construction d'un inconscient cinéphile demandant de plus en plus d'attention. A ce titre, la programmation des Rencontres est le meilleur témoin de cette réflexion, une ouverture permanente sur les cinématographies internationales, au gré d'une sélection couvrant de nombreux pans du septième art. Cette année, sous la thématique de la musique au cinéma, on pourra ainsi découvrir aussi bien le très beau dernier opus de Bill Plympton (Des idiots et des anges), une grosse production made in Bollywood (Jodhaa Akbar), des classiques en devenir du cinéma d'animation (Goshu le violoncelliste d'Isao Takahata, Les Triplettes de Belleville de Sylvain Chomet, les œuvres de Garri Bardine), des trésors méconnus du patrimoine mondial (Le petit fugitif de Morris Engel, Ruth Orkin et Ray Ashley)… Et on en passe. Un souci d'éclectisme qui fait honneur aux Rencontres, et qui souligne enfin l'atypisme salutaire de la démarche.

17e Rencontres Cinématographiques Jeune Public
Du 4 au 25 février, au Méliès


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Miroir, ô mon beau miroir…