Émotions synthétiques


Longtemps considérées comme le comble du mauvais goût musical, l'Italo-disco et la synth-pop européenne du début des années 80 prennent une belle revanche depuis quelques années. Réhabilitées par une flopée de musiciens et de DJs des plus respectables, leurs sonorités synthétiques aussi cheap que fortes en émotions, constituent même la base fondatrice d'une formation comme Heartbreak, duo anglo-argentin ravageur signé sur l'excellent label Lex Records. Citant aussi bien parmi leurs influences Black Sabbath, John Carpenter et les Goblin que Soft Cell, Kano, Drexciya ou Giorgio Moroder, Sebastian Muravchix (au chant) et Ali Renault (à la production) n'ont pourtant rien de nerds érudits ponctuant leurs compositions de "clins d'œil subtils et ironiques". Voués corps et âme à un style musical qu'ils ne considèrent rien que moins que "politique", les deux artistes balancent toutes leurs tripes dans une musique outrageusement tapageuse, aux nappes de synthés et rythmiques vintages boostées par une production sous stéroïdes. Résultat, ça passe ou ça casse, les performances du duo provoquant sur album, mais encore plus en live, larmes de joie chez les uns et de rire chez les autres... Mais à une époque où l'on a tellement tendance à privilégier les musiques tièdes et confortables, le fanatisme italo-disco d'Heartbreak, aussi casse-gueule soit-il, ne peut que provoquer l'empathie. Pour accompagner le duo, il faudra également compter sur The Hacker, dont le goût prononcé pour les sonorités de Rimini n'est plus un secret pour personne.
Damien GrimbertSoirée Robots got the feeling avec Heartbreak (LIVE) et The Hacker
samedi 28 février au Bar MC2


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