Bollywood burn


Vous le savez si vous êtes un lecteur assidu, ici, on aime bien le cinéma indien. Tout du moins, on a appris à l'aimer, à se défaire du regard ironique et pour le moins condescendant que l'on est immédiatement tenté d'adopter face à ces maelstroms d'émotions au premier degré quasi indécrottable (même si un film récent comme Om Shanti Om parvient à se moquer avec une redoutable efficacité des travers et redondances de l'industrie bollywoodienne). On est même forcés d'admettre qu'au sein de cette industrie cinématographique ultra balisée émergent des talents singuliers, ayant à cœur de rompre avec la monotonie souvent ronflante des figures imposées. Ashutosh Gowariker est de ceux-là : avec Lagaan et Swades, il nous dévoilait une sensibilité humaniste précieuse, et pour tout dire violemment salutaire dans une industrie qui, il faut le reconnaître, peut être l'une des plus idéologiquement puantes de la planète. Il poursuit dans cette voie avec Jodhaa Akbar, fresque historique imposante, tant dans sa mise en scène que dans sa débauche de moyens, voyant un empereur musulman conquérant (le beau gosse apoplectique Hrithik Roshan) épouser une princesse Rajput (l'irréelle Aishwarya Rai) pour garantir la paix. Et le mariage forcé de se transformer en histoire d'amour… Le cinéma Le Méliès et l'association Cultur'act poursuivent leur partenariat en proposant une projection du film ce vendredi, entrecoupée d'une dégustation d'un buffet indien pendant l'entracte (car, oui, on a oublié de vous le préciser, le film dure 3h30…). Une excellente façon de découvrir le charme musqué de ce cinéma si atypique.
FCJodhaa Akbar
Vendredi 27 février à 20h, au Méliès


<< article précédent
Jackie Brown