Sorcellerie


Imaginez du krautrock (mélange de rock, d'improvisation, d’électronique et d'effets dont les précurseurs furent, entre autres, Can et Kraftwerk à la fin des années 60 et au début des années 70), des rythmiques afrobeat, des atmosphères qui lorgnent parfois du côté d’Ennio Morricone et une bonne dose de psychédélisme. Vous aurez alors une idée de l’univers sonore de NLF 3, trio parisien qui vient de sortir sa quatrième mouture, Ride on a brand new time. Bien connus des réseaux alternatifs, les trois compères ont déjà fait parler d’eux au sein du groupe post-punk Prohibition (7 albums entre 1993 et 1998) et en créant leur propre label, Prohibited Records, actif depuis janvier 1995. En 10 titres quasi instrumentaux, NLF 3 construit avec Ride on a brand new time un climat qui combine répétition et cassures, -rythmiques ou mélodiques-, tout en affichant un goût prononcé pour le détail. Des caractéristiques qui, outre le style, ne sont pas sans rappeler les new-yorkais de Battles. Le trio renforce son aspect planant et psyché par des vocalises mystiques (les garçons déclarent aimer « chanter comme des sorciers ») et des sonorités éthérées qui ankylosent l’auditeur pour mieux le réveiller ensuite. Et ce notamment grâce à la production, dans laquelle on distingue deux types de sons, antagonistes mais complémentaires. L’un rond, doux voire sourd, l’autre franc, claquant et distordu. A ne pas manquer donc, tout comme la première partie de soirée, assurée par le duo post-rock SZ, auteur en 2007 d’Automn leaves Latin comes et qui sera de retour d’une tournée européenne qui les mena jusqu’en Slovénie.
Patrice COEYTAUXNLF 3 / SZ
Mardi 21 avril à 20h, à EVE


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Dans la brume électrique