Peur du vide


En association avec Sixpack France, le magazine A Part expose jusqu’au 16 mai prochain Horror Vacui, dernière exposition en date de l’artiste hollandais Erosie. Au programme, une gigantesque fresque murale en noir et blanc, volontairement surchargée, deux tableaux ultra-colorés, et l’intégralité des pages, mises bout à bout, d’un petit fanzine éponyme créé pour l’occasion. Couleurs vives contre noir & blanc, gigantisme contre miniatures, dépouillement de l’expo contre surcharge graphique des œuvres… Erosie met en avant les contrastes… et sa peur du vide. « Je voulais faire une expo centrée là-dessus, à la fois en termes de forme et de contenu. Visuellement, il y a ce besoin de remplir le moindre espace avec autant de détails et de formes que possible, ce qui du coup, permet d’apporter moins d’importance à ces derniers de ne plus avoir besoin de se concentrer dessus. C'est presque comme avoir besoin de beaucoup de bruit pour se sentir apaisé. D’un autre côté, ça symbolise aussi une peur de ne pas être capable de réaliser quelque chose d’artistiquement valable, de contribuer un peu plus à surcharger d’information graphique un monde dénué de sens… ». Au-delà de ses qualités visuelles intrinsèques, Horror Vacui est par ailleurs représentative de la quête de sens de tout un pan de la scène artistique issue des cultures « street ». Après s’être progressivement émancipés de la scène graffiti qui les a vu faire leurs débuts, et avoir exploité au maximum les possibilités de la mouvance street-art ces dix dernières années, de nombreux artistes sont à la recherche de nouveaux concepts permettant de rafraîchir et renouveler leur culture graphique. Avec Horror Vacui, Erosie à fait le choix de la saturation, du bruit et du chaos. Une thérapie de choc visiblement bénéfique.
Damien GrimbertHorror Vacui, de Erosie
Jusqu’au samedi 16 mai, à A Part


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