Petits formats mais grandes envies

DANSE. Trois jours durant, le Centre chorégraphique national de Grenoble présente sept pièces courtes d'artistes originaux. Sylvaine Van den Esch, programmatrice de ces Soirées, nous explique pourquoi il faut en être. Propos recueillis par Aurélien Martinez


Petit bulletin : Avec ces trois Soirées, il s'agit de présenter plusieurs pièces courtes dans leur intégralité, et non de simples extraits…
Sylvaine Van den Esch : Par principe, je n'aime pas les extraits, puisque l'artiste est souvent frustré. C'est très bien pour les professionnels, mais pour du tout public, je préfère vraiment les pièces courtes : certains artistes y sont d'ailleurs plus à l'aise, comme la nouvelle et le roman en littérature.

Et ainsi faire découvrir des univers artistiques différents aux spectateurs au cours de trois soirées…
Le but est de faire une proposition très variée, d'être sur des franges de catégories artistiques : aujourd'hui, qui est danseur, chorégraphe, plasticien, architecte de l'espace ? Je ne pose pas la question. La pièce Ali par exemple revient trois fois, c'est le cœur des Soirées. Les deux artistes sont des circassiens, mais une fois qu'on a dit ça on n'a pas dit grand-chose, à part qu'ils ont une relation au corps particulière, une virtuosité énorme. Mais cette pièce est très chorégraphique aussi : alors où est la limite entre le cirque et la danse ? De toute façon, si un artiste vient me voir en me disant "je suis chorégraphe", je le crois d'office.

Quelle est la ligne directrice de ces Soirées ?
Il n'y a pas vraiment de thématique, mais plutôt des mots-clés. Là, on est sur des petits formats avec l'idée d'accentuer beaucoup sur la poésie dans le rapport au corps, même si dans certaines pièces il y a une forme de tension. Cela permet de montrer l'extrême qualité de tous les interprètes.

A l'avenir, le festival va-t-il être amené à évoluer ?
L'idée est née il y a sept ou huit ans, lorsque le Centre chorégraphique national de Grenoble était hors les murs, sans espace spécifique. C'est important de le comprendre : la Maison de la culture a rouvert depuis quelques années, et on est donc dans une édition 2009 transitoire, au bon sens du terme : une édition qui amorce un autre chemin, comme si installés dans cette grosse maison, on était tombés dans un rythme de croisière…

Et quel sera ce nouveau chemin ?
Cette année, on pose les bases d'envies avec l'idée – pas encore confirmée – de s'associer plus étroitement à la MC2, d'en faire un partenaire très actif, et ainsi occuper beaucoup plus de lieux à l'intérieur de la maison. Et évidemment d'avoir une programmation encore plus étoffée.

LES SOIRÉES
Du 4 au 6 juin à 19h30, au Petit Théâtre de la MC2


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