Amour, gloire et déchéance


Opéra / La Traviata est l'un des trois chefs-d'œuvre de Verdi formant la trilogie populaire : Rigoletto (1851), Le Trouvère et La Traviata (1853). Pour ces trois œuvres, une même idée : le personnage principal possède des qualités humaines exceptionnelles. Dans Le Trouvère, une bohémienne vit pour venger sa mère brûlée sur un bûcher. Dans Rigoletto, un bossu est éperdument épris de sa fille, et enfin dans La Traviata, une prostituée renie l'amour qu'elle a pour son amant. Ces héros fascinent Verdi et alimentent chaque œuvre de leurs conflits amoureux. Violetta est une femme qui aime les plaisirs du monde, s'abandonne à de nombreux amants et rêve d'amour. Elle est donc d'un point de vue moral une «Traviata», une dévoyée. Mais le public aime cette héroïne touchante, victime de ses rêves les plus nobles, soumise au châtiment qui l'attend. La courtisane enfin réhabilitée par l'amour vrai puis la mort : des thèmes de prédilection pour tous les romantiques. La Traviata façon Klaus Michael Grüber, c'est tout un univers d'intenses émotions : l'homme était un passeur d'ombre et de lumière, ses mises en scène sont emprises d'infinie tendresse. Quant à la Soprano Ermonela Jaho, déjà entendue cette saison à l'opéra de Lyon, elle a chanté La Traviata sur toutes les scènes du monde. Son timbre radieux et homogène a ému, son jeu fragile et sensuel a bouleversé le public. À la baguette, l'efficace Gérard Korsten, chef d'orchestre bien connu des habitués de l'opéra de Lyon. Cerise sur le gâteau, la diffusion de la Traviata sur écran géant en plein air le 3 juillet dans plusieurs villes de France dont Chambéry, Grenoble, Lyon, Saint-Étienne et Valence. Serge Dorny y tient et y croit. Il fait sortir l'opéra de Lyon de ses murs pour toucher un tout autre public que celui, souvent convaincu, de ses habitués.
Pascale ClavelLa Traviata – vidéo-transmission sur écran géant
Vendredi 3 juillet à 21h30, au Parc Jean Verlhac


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