Histoire d'autocollants


BOARD CULTURE / Popularisé il y a une quarantaine d'années, le sticker permettait alors de s'exprimer librement au sein de l'espace urbain sans risquer de se faire choper par la police (coller nécessite moins de temps que grapher!). Avec Art is stick (appréciez le jeu de mot), Spacejunk propose aujourd'hui de questionner la nature même de l'objet : peut-il vivre hors des murs en devenant une oeuvre d'art à part entière, exposable comme un tableau ou une sculpture (qui eux sont uniques) ? Pour la galerie grenobloise, la réponse est aussurément oui : quelque soixante-quinze pièces sont présentées dans des cadres aux bordures très épaisses, ce qui amoindrit quelques fois la force du sticker (notamment pour les plus petits, presque étouffés avec un accrochage très resserré). Un choix surprenant que la galerie assume pleinement, et qui renforce son propos (on est bien dans une exposition, et non en pleine rue). Une vingtaine d'artistes de board culture ont ainsi été sélectionnés, avec plus ou moins de pertinence : on se demande quelques fois pourquoi certains ont choisi le sticker comme moyen d'expression quand on semble plus regarder un tableau simplement reproduit sur papier adhésif. Mais pour d'autres (la majorité), la force intrinsèque de l'objet artistique saute aux yeux, comme avec les stickers de l'Australien Jeff Raglus (photo), du Grenoblois Jérémie Cortial (un de nos préférés) ou du très mystérieux ADD. Avec eux, on découvre une expo originale, déroutante et passionnante, et c'est bien là le principal.
Aurélien MartinezART IS STICK
Jusqu'au 17 octobre, à la galerie Spacejunk
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