Orgueil et préjugés


MUSIQUE. A priori, ce n'était pas forcément notre came. On est même allés voir leur spectacle à reculons, pétris de préjugés (« encore un groupe vieille France pour nostalgiques des Choristes »). Car les membres du Barber Shop Quartet, avec leur costumes datant d'une autre décennie, font plutôt penser à une carte postale en sépia qu'à un véritable pari sur l'avenir. Pourtant, on l'admet en ravalant douloureusement notre fierté de jeunes pédants, on a eu tort. Non pas qu'on ait assisté au spectacle musical le plus futuriste jamais vu dans l'Hexagone, non. Mais l'odeur de naphtaline qu'on attendait tant s'est dissipée derrière un parfum acidulé fleurant bon avec le rire distingué d'autrefois (au temps où Bigard n'était pas encore né). Nos quatre vocalistes girondins s'attaquent ici au style "barber shop", qu'ils définissent très bien sur leur site : « Du manque d'organisation d'une certaine profession est né un genre musical aux États-Unis au début du XXe siècle. En effet, les clients des échoppes de barbiers (les fameux "barbershops"), pour tromper leur attente, entonnaient des chansons en vogue à l'époque et improvisaient plusieurs voix qui se superposaient. » Le Barber Shop Quartet propose ainsi un spectacle drôle, sans pour autant lésiner sur la qualité musicale, très jazzy. Car les quatre artistes sont des vocalistes hors pair, maniant les variations de rythme et d'octaves avec une précision déconcertante. Voilà qui fait plaisir à entendre de temps en temps.
Aurélien MartinezBARBER SHOP QUARTET
Vendredi 23 octobre à 20h30, à la Faïencerie (La Tronche)
Samedi 24 à 20h30, au Coléo (Pontcharra)


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Le Ruban blanc