Micmacs à tire-larigot

De Jean-Pierre Jeunet (Fr, 1h45) avec Dany Boon, Jean-Pierre Marielle, Dominique Pinon…


Malgré ses évidentes qualités de fabrication, quelque chose ne tourne pas rond dans la mécanique bien huilée de Micsmacs à tire-larigot. Faire une comédie des David artisans et semi-clodos contre les Goliath cravatés de l'armement n'est pas un mauvais point de départ. Le film a même, dans sa première partie, de bonnes idées visuelles, notamment dans son mélange baroque de décors allant de la ferraille rétro à la moderne boîte à cons de TF1, en passant par l'architecture soviétique et l'urbanisme vert d'un tramway contemporain. Mais tout cela donne surtout un sentiment de déjà-vu, chez Jeunet beaucoup, ailleurs un peu aussi.

Le souffle romanesque qui portait Un long dimanche de fiançailles (son meilleur film) laisse la place à une nouvelle galerie de trognes bricolant des inventions qui deviennent assez vite le seul carburant scénaristique du récit. Une scène pour poser les éléments et les participants à la farce à venir, une autre pour mettre le piège en place et une dernière pour le regarder se refermer ; et hop ! on recommence. Jeunet revient ainsi à la case départ, celle de Delicatessen, avec sa naïveté surjouée (Dany Boon, à ce niveau, est un pléonasme ambulant) et ses gimmicks saugrenus, alors qu'on l'espérait ailleurs. Mais peut-être en attendait-on trop ?

CC


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Irène