Sur la vague


Nouveau mot d'ordre chez Spacejunk : « Art is surf » ! Le fier successeur d' « Art is stick » est l'occasion d'opérer un changement dans les dimensions pour le moins radical. La prolifération de petits autocollants a laissé place à une série d'une douzaine de cadres de 130 cm sur 90. Loin de nous l'envie de virer groupies… mais décidément, on apprécie l'endroit. On nourrissait pourtant quelques inquiétudes quant à la production de ce Mathias Fenneteaux. Photographe passionné de glisse (surf, skate, etc.), dont le sujet de prédilection se limiterait à peu près aux mouvements produits, induits par la planche et l'élément eau… Déjà à travers les vitres, notre regard est interpellé par les couleurs étrangement vives de ces toiles que l'on serait tentés de prendre pour des « peintures ». Et si l'on arrive à pousser la lourde porte de la galerie, alors on prend la mesure de leur puissance d'évocation. Ces œuvres étranges, à la nature a priori indéterminée, ne sont autre que des photographies. Cinq cent clichés pour quelques rescapées, apprend-on. Révélation peu étonnante : car on sent là le souci du détail, la recherche obsessive de l'image juste. Traduire le mouvement n'est certes pas chose aisée avec le média fixe qu'est la photo - des techniques existent cependant : comme le flou ou les variations d'échelle. Sans en abuser, le photographe en use avec malice. Son désir de retranscription d'images et de sensations par la convocation d'une imagination bercée d'instantanés poétiques, est patent et le résultat réussi. Chaque photo s'anime dans la contemplation : monochrome bleu ciel métallisé, rayures jaunes sur fond noir, mystérieuse ombre à la silhouette de requin, constellation de poussières grises… Le tout gravant sur notre rétine des images empreintes d'une certaine nostalgie des vagues.
LGMOTION
Jusqu'au 28 novembre, à la galerie Spacejunk


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