Rivières de beats

Grenoble, capitale européenne de l'électro ? Hey, pour une fois, grâce à la soirée Made In Grenoble 2 organisée ce samedi à la MC2 par Interface Electronics, on pourra presque le prétendre sans rougir… FC


L'anecdote est éloquente : quelques années en arrière, Jérôme Safar, alors Adjoint à la Culture, se rend à Berlin, l'une des grandes plaques tectoniques de la culture électro. Sur place, il apprend, non sans stupéfaction, que la ville de Grenoble est considérée comme un lieu emblématique des sonorités techno, en grande partie grâce au succès désormais international d'artistes brillants (en tête desquelles se trouve le duo Miss Kittin & The Hacker) et à l'activisme forcené des organisateurs de soirées locales. Et la municipalité de prendre le train électronique en marche, tentant vaille que vaille de faire sortir ses militants des bois. En attendant, de pied ferme, la nouvelle salle de musiques actuelles grenobloise, dont l'un des axes sera la mise en valeur de ce nouveau patrimoine, l'un des projets les plus symboliques de cette reconnaissance locale pour le moins tardive fut l'organisation à la MC2, en octobre 2006, de la première soirée Made in Grenoble, avec le concours précieux de l'association Interface Electronics. Trois ans plus tard, les maîtres d'œuvre de cette célébration mémorable remettent donc le couvert, et ne font pas les choses à moitié.

Cascades de basses

On retrouvera sans aucune lassitude les têtes d'affiche de la précédente édition, les légitimement plébiscités Miss Kittin & The Hacker, forts d'un nouveau set transcendant avec brio leur second album commun, le bien nommé Two. A leurs côtés, outre les locaux Stuff et Hal, on pourra se plonger dans les atmosphères envoûtantes du redoutable Agoria, dans l'efficacité platinesque (oui, platinesque) d'Eric Borgo ou du vétéran Andrew Weatherhall, barré aujourd'hui dans des délires quasi expérimentaux qui lui vont très bien, merci. Et on ne saurait trop vous conseiller de ne pas louper les sets de nos deux petits chouchous maison : Joakim, qui nous a gentiment offert le fulgurant Milky Ways en septembre (on ne s'en est toujours pas remis), et enfin Surkin (photo), jeune prodige électro capable de s'emparer de n'importe quel titre et de le métamorphoser en bombe pour dancefloor – tout en composant de petites perles foutrement dansantes dont les basses nous caressent les oreilles dans le sens du poil.

Made in Grenoble 2, avec Miss Kittin & The Hacker, Stuff, Joakim, Andrew Weatherhall, Surkin, Hal, Eric Borgo, Agoria
Samedi 7 novembre dès 22H, à la Salle de Création et au Bar MC2


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Music is not fun