Art Sauvage


« Un enfant pourrait faire ça ! » L'air dédaigneux et outré, un jeune homme n'adhère absolument pas au propos défendu par l'artiste. Même si elle nous exaspère un peu, on peut comprendre cette perplexité pour la simple raison que nous l'avons ressentie un tantinet à notre entrée dans la salle. Car l'installation a de quoi surprendre. Grands bandeaux de textes de 90 cm sur plusieurs mètres collés aux murs, un carton gigantesque posé là et quelques briques cassées… L'ancien garage qu'est le centre OUI accueille ainsi un travail étonnant, mais plus percutant qu'il n'y parait. L'artiste, Guillaume Brissaud, vit depuis 5 ans à Taïwan. En France depuis 2 semaines, le « décalage » est pour lui sensible. Au contact de la culture asiatique, ses textes sont devenus plus simples, plus spontanés : il cherche des messages forts, propres à évoquer. Son carton, un « réservoir de potentiels », incarne les messages affichés, qu'il considère comme des « clés » pour générer de l'inédit. Le regard canaille et rebelle, il défend qu' « on peut montrer du texte au même titre que de l'image »… Un véritable cheval de bataille. Et l'aspect « vulgaire » du texte tapé sur Word participe de son désir de valoriser le « direct », le « sauvage » et l' « impulsif ». Chassez la subtilité, elle s'enfuira. Volontiers provocateur, c'est mystérieux et évasif qu'il nous répond que, oui, son travail est revendication sociale, et politique. « Le Meilleur Moment » donne envie d'aller faire un tour sur son blog (The Ghost Residence), découvrir en images (voir photo) d'autres de ses œuvres. Sauvages…
Laetitia GiryLe Meilleur Moment
Jusqu'au 13 décembre, à OUI


<< article précédent
Concept à part