In the loop

D'Armando Iannucci (GB, 1h46) avec Tom Hollander, Peter Capaldi…


Tandis que les autorités anglaise et américaine tergiversent sur leur future intervention militaire au Moyen-Orient, Simon Foster, l'ingénu Secrétaire d'Etat britannique au développement international, commet une belle boulette lors d'une interview radiophonique, qui va le propulser malgré lui au cœur de la machine décisionnelle, et surtout dans ses flous pas vraiment artistiques… Au jeu de massacre des mœurs politiciennes, il faut reconnaître aux anglais leurs conséquentes longueurs d'avance. Car en adaptant pour le grand écran son format télévisuel (The Thick of it), Armando Iannucci ne renie pas du tout son approche délibérément rentre-dedans : ce qui l'intéresse avant toute chose, ce n'est pas tant le conflit en lui-même ou ses enjeux géopolitiques que sa rocambolesque justification devant l'ONU, et l'absence totale d'état d'âmes de ses instigateurs. Pour ce faire, il verse dans une caricature tout ce qu'il y a de plus féroce de l'arrivisme politicien : Simon Foster, candide complètement ahuri, est entouré d'incompétents, de lèche-culs, d'opportunistes prêts à tout pour être vu au bon endroit au bon moment, quand il ne se fait pas hurler dessus par le paroxystique Directeur de la Communication du Premier Ministre (Peter Capaldi, hilarante machine à insultes graveleuses). OK, l'énergie du premier acte – qui détourne avec classe l'imparable efficacité dialoguée de la mythique série A la Maison Blanche – a tendance à s'essouffler, et les personnages américains bénéficient d'un traitement parodique inégal, mais ce pamphlet ouvertement humoristique, dont la liberté de ton est à même de faire vomir des crucifix à n'importe quel élu UMP, est ce qu'on a vu de plus jouissif au cinéma depuis longtemps.
FC


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