The who's who

Au Petit Bulletin, on connaît bien le travail de quatre compagnies sélectionnées. On vous les présente, en touchant deux mots des huit autres pour ne pas être accusés de favoritisme ! AM et JED


Effet de chocs

On a souvent pu croiser la compagnie Lanabel dans l'agglo (et ailleurs) au cours des dix dernières années. Pour Reconnaissance, Annabelle Bonnéry et François Deneulin (ils travaillent ensemble) présenteront un extrait de RAW.A.R, leur dernière création ayant pour thème principal le conflit. La chorégraphie, que nous avons pu découvrir la semaine dernière, se fait donc physique et violente : les trois danseurs (dont Annabelle Bonnéry elle-même, qui reprend le rôle de Marie Fonte pour ce week-end, cette dernière étant monopolisée par L'Homme à tête de chou) sont en tension permanente les uns par rapport aux autres, travaillant sur le choc et son intensité. Pour info, la pièce sera donnée dans son intégralité en janvier à l'espace Paul Jargot de Crolles et en mai à la Rampe.
Vendredi à 18h30

L'homme qui tombe à Pick

Né en 1970 en Israël, ancien danseur d'Ohad Naharin et du Ballet de l'Opéra de Lyon, Yuval Pick fonde sa propre compagnie, The Guest, en 2001. Il est à la fois un chorégraphe de l'abstraction et du plus concret des possibilités du corps humain. Expliquons ce paradoxe : à travers ses pièces (une demi-douzaine à ce jour), il s'efforce d'abstraire de la danse toute expressivité psychologique ou narration pour se concentrer sur le(s) corps en tant que champ de forces contradictoires, combinatoire de gestes, de chocs, de fulgurances et d'achoppements. Forces qui résonnent avec une intériorité méconnue de la conscience, une structure de la nature humaine, ou de la nature tout court, échappant aux mots mais peut-être pas à la danse. Celle de Yuval Pick est toujours à fleur d'explosion, toujours sous tension, toujours dans une recherche de soi ou de l'autre qui n'en finit pas de se relancer, de se rater, de s'élaborer différemment.
Vendredi à 19h

Étoiles filantes

Bouba Landrille Tchouda, en résidence à la Rampe depuis maintenant cinq ans, est parvenu à créer un univers propre de création en création : il évoque ainsi les fondamentaux du hip hop interpellés au contact de la culture brésilienne. Pour preuve, son dernier spectacle Meia Lua, construit entre la France et le Brésil, que nous avions amplement défendu dans ces mêmes colonnes. Bouba y élabore une chorégraphie dynamique, élancée et généreuse, avec un travail scénographique remarquable évoquant un musée la nuit. Une spectacle « pour renouer avec l'autre, l'amitié, la vie » comme il l'explique lui-même. Ce week-end, il en présentera un extrait que l'on espère représentatif de la force dégagée par l'ensemble.
Samedi à 18h.

Poésie dansée

Formée au ballet classique dès l'âge de cinq ans auprès du maître japonais Syuntoku Takagi, Kaori Ito part ensuite à New York pour étudier les techniques de Graham, Cunningham, Limon et Horton. Tour à tour interprète chez Découflé, Thiérrée ou au sein du ballet Preljocaj, elle est passée à la création chorégraphique l'année dernière : c'était avec Noctiluque, présenté à L'Hexagone en octobre 2008. On avait alors découvert une artiste prolixe à l'univers passionnant et visuellement riche. Pour Reconnaissance, elle présentera sa nouvelle pièce The island of no memories (dévoilée en juillet dernier à Prague) évoquant un autre monde appelé Isidora. Enfin, pour être complet, elle vient d'être engagée par Alain Platel au sein des Ballets C. de la B. pour sa prochaine production en 2010.
Samedi à 18h30

Le casting en entier

Pour être exhaustif, évoquons aussi les huit autres sélectionnés du concours. Le vendredi, David Wampach (association Achles) présentera Battement, « un questionnement sur la signification du grand battement, mouvement emblématique de la danse classique » ; Christophe Garcia (cie La [Parenthèse]) dévoilera Chercher l'intime sur notre « caractère individuel » ; Isida Micani & Spike (cie Akoma névé) leur Hana basé sur des anciennes coutumes d'Albanie et Marion Lévy (cie Didascalie) le spectacle En somme ! sur le thème du sommeil. Le samedi, on découvrira le Suisse Jozsef Trefeli avec Envedetté sur le culte de la célébrité ; Philippe Ménard avec Restless sur le corps ; Mickael Le Mer (cie S'Poart Hip Hop) avec « le très urbain » In vivo et enfin Sylvie Pabiot (cie Wejna) avec Rezo sur la notion de foule. Que ceux qui ont réussi à finir cette brève soient bénis.


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