Fragilité et altérité


« J'aime partir de quelques matériaux, de la lecture. Il peut s'agir de livres, de films, ou d'autres sources ; des sons, des récits de voyage... Ce sont des choses sur lesquelles on peut revenir dans le processus de création. Et qui nous donnent parfois un guide, parfois juste un exemple, parfois une idée, parfois un contre-exemple... Cela nous aide à nous positionner dans le travail. Des souris et des hommes en fait partie, mais le travail ne sera pas "tiré" du livre, loin de là. Ce n'est pas une adaptation. » Voilà comment Mathurin Bolze, l'un des artistes de nouveau cirque les plus passionnants du moment, présentait l'année dernière son spectacle Du goudron et des plumes (interview disponible sur le site du Petit Bulletin Lyon, Mathurin Bolze étant en résidence aux Subsistances).

Après la claque de son duo Ali (que l'on avait pu découvrir lors des Soirées de la MC2 en juin dernier), et suite à plusieurs passages remarqués à l'Hexagone ces dernières années, la venue de l'artiste promet de très beaux moments. D'autant que son matériau de départ (le roman de Steinbeck) semble propice à de nombreuses expérimentations. « C'est encore une fois une question d'hommes, Lennie et George. Ils font le choix de fonctionner ensemble quand tout pousserait George à abandonner Lennie... qui est déficient mental. Le roman explore le mystère de cette amitié, la pudeur, la limite de la folie, le basculement dans la folie... Lennie bascule surtout dans l'irréparable, en tuant un homme, et peut-être même un autre, puisqu'on croit deviner qu'il a déjà commis des actes comme celui-là. C'est cette fragilité humaine qui m'intéresse. »

DU GOUDRON ET DES PLUMES
Mardi 2 et mercredi 3 mars à 20h, à l'Hexagone (Meylan)


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Après-midi fantastique