Usine à musique
publié dans Musiques par François Cau le Lundi 11 janvier 2010
Le groupe au nom difficile à retenir (Musical Kinematic Factory) nous propose une approche toute novatrice d'un instrument jugé bien souvent ringard : l'accordéon. Norbert et Stéphane sont des amis d'enfance et jouent ensemble depuis trente ans, ne boudant jamais les bals folks et le potentiel festif de leur instrument. Mais, curieux qu'ils sont à l'égard des nouveaux sons et des musiques actuelles, ils arpentent depuis quelques années les territoires de l'électro, armés de leurs pédaliers (qui connectent l'instrument à l'ordinateur) et d'un nouveau membre, Stéphane, convoqué pour son aura - et son savoir-faire - rock électro. Bien leur en a pris ! Le trio fonctionne de manière étonnante : générosité, plaisir et concentration sont manifestes sur scène. L'absence de paroles dans les morceaux proposés nous semble judicieuse, propice à une écoute effleurant gentiment l'hypnose. Les seuls mots entendus sont empruntés au discours bien connu de Martin Luther King « I have a dream ». Et quand on leur demande la portée politique de cette intervention, ils nous répondent qu'ils tentent de rester « apolitiques », mais ne nient pas la force du message qu'ils envoient, plaisant même si largement galvaudé. Le concert se révèle ainsi être un réel moment de découverte musicale (à bas les a priori sur l'accordéon), sans compter qu'il est l'occasion de découvrir un étrange instrument, inventé spécialement : le pizzodéon. Non, on ne vous en dira pas plus, mais on vous conseille vivement le détour.
Laetitia GiryMusical Kinematic Factory
Jeudi 14 et vendredi 15 janvier à 20h, au Ciné-théâtre de la Ponatière