Bienheureuse salle noire

Le festival Cineduc continue cette semaine son petit bonhomme de chemin dans différentes salles de l'agglomération. On a évoqué son thème de cette année (le bonheur) avec l'une des organisatrices, Jeanne Marendaz. Propos recueillis par Laetitia Giry


Petit bulletin : Pourquoi le « bonheur » ?
Jeanne Marendaz : Nos deux premières éditions portaient sur les thèmes « Ecole et société » et « La famille dans tous ses états ». Des univers parfois sombres, dans lesquels on voyait toujours apparaître des difficultés. On a donc voulu passer à un sujet plus léger. Dans ces périodes où les préoccupations sont nombreuses, il nous semblait important de regarder autre chose. Car le bonheur existe, sous différentes formes. Et on trouvait intéressant de regarder dans la société d'aujourd'hui, mais aussi dans celle d'hier, ici ou ailleurs, le bonheur et les formes qu'on pouvait lui donner. Et puis c'est un thème commun à tous, on l'a en chacun de nous, il fait même partie du programme de philosophie au lycée… Mais c'est un terme délicat à définir. Nous avons mis un point d'exclamation, qui a valeur d'étonnement : à la fois interrogation et surprise.

Un contrepoint à la morosité du quotidien donc, avec le cinéma comme échappatoire ?
Oui, c'est ça. On a choisi un thème qui nous emmène ailleurs, et qui peut nous interroger quotidiennement aussi. Le cinéma est pris comme une échappée, mais aussi comme une découverte. Il est intéressant de voir quelle autre forme peut prendre le bonheur, grâce au cinéma. La programmation a d'ailleurs suscité bien des débats…

Celle-ci est très variée et classée par thème (« Le bonheur dans l'assiette », « A la recherche du bonheur perdu », etc.), comment s'est faite la sélection ?
Nous sommes une petite dizaine pour choisir les films. Nous avons établi une banque de données de films qui pouvaient nous parler de bonheur. Après avoir constitué une liste d'une centaine d'oeuvres, on a resserré nos thématiques en les classant en huit catégories.

La sélection comporte des grands classiques et des films contemporains, cela correspond à un désir de variété ?
Oui, on aurait pu faire un festival avec seulement les films de Capra, ou autour du cinéma américain, ou du cinéma italien, mais on a essayé de diversifier.

Auriez-vous des coups de cœur à nous faire partager ?
Tout d'abord un classique, « Miracle à Milan » de Vittorio de Sica, j'ai été époustouflée par ce film. « Jamon, Jamon » aussi, dans la catégorie que l'on a appelée « Bonheur, Plaisirs, Jouissance ! ». J'adore cette scène où l'on voit Pénélope Cruz marcher dans la campagne avec le taureau symbolique sur un autre plan, c'est fabuleux. Et puis j'ai découvert en préparant le festival « Rien que pour vos cheveux » de Dennis Dugan. Un film qui surprend, qui sort vraiment de l'ordinaire et décoiffe, c'est le cas de le dire !

Cinéduc
Jusqu'au 10 février, lieux divers


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