"Amer" : des hautes et des bas

D'Hélène Cattet et Bruno Forzani (Fr/Belg, 1h30) avec Cassandra Forêt, Charlotte Eugène-Guibbaud…


Le projet artistique est courageux, voire plus que louable : livrer une interprétation hautement référentielle du giallo (courant cinématographique venu de l'exploitation italienne qui mélangeait policier et fantastique), le tout sous un angle purement sensoriel. Dénuement des dialogues et des situations, travail monumental sur l'image et le son, leurs textures, leurs sens, Amer impressionne durant sa première bobine par la radicalité de ses partis pris.

Le deuxième acte, beaucoup moins subtil dans sa structure, fait cependant déchanter, et retourne involontairement le propos du film contre lui-même : l'expérimentation se mute progressivement en prétention, les fulgurances visuelles se noient dans un maelstrom narratif souffrant de son opacité délibérée. Et Amer, grande aventure psychotrope, d'amorcer son virage en bad trip... Si vous ne craignez pas les descentes douloureuses, foncez.


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