Miossec


Perpétuellement sur les routes à trimballer ses soucis, Miossec repaie sa tournée vendredi aux Abattoirs de Bourgoin-Jallieu, pour défendre Finistériens, son dernier album en date – qui, s'il n'est pas son meilleur, reste de bonne facture. Depuis quinze ans, on prend plaisir à voir souffrir Christophe Miossec, regarder la France d'un œil torve, se faire toujours larguer. Miossec, pionnier de cette nouvelle chanson française qu'il a taillée dans le granit, noyée dans l'alcool et baisée par tous les trous en un mélange de crudité et de cuites affaissées : rimes qui tentent d'entrer par effraction dans des mélodies hussardes, voix vociférant un spoken word brestois sur des rythmiques de gueules de bois. Celles dont on fait la houle qui échoue les épaves. Ça ne lui avait d'ailleurs pas fait de mal à la chanson française de se gerber sur des pompes trop habituées au cirage. De cela on doit être reconnaissant à Miossec. Et aussi lui en vouloir d'avoir décomplexé trop de troubadours du papier pain qui se décolle, de bardes saoulés d'états d'âmes Panaché (tout le monde ne tient pas aussi bien l'alcool).


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