Phoenix au sommet de la hype

Les Français de Phoenix se produiront mardi soir à la MC2, à guichets fermés – qui a dit que le public hexagonal les boudait ? Ils seront accompagnés des prometteurs Two Door Cinema Club et leur électro-pop virale.


Pitchfork, le site internet américain de référence en matière de hype musicale, l'a affirmé péremptoirement : avec Wolfgang Amadeus Phoenix, les Français de Phoenix ont signé le huitième meilleur album de l'année 2009, et deux de leurs singles (Lisztomania et 1901) comptent parmi les dix titres que l'on se devait d'aimer l'année dernière (juste derrière les vénérés Animal Collective et les Américains de Dirty Projectors) sous peine de paraître ringard. Ça en jette pour des bouffeurs de grenouilles.

Car c'est un fait : les gars de Phoenix sont adulés outre-Atlantique (ils ont été le premier groupe hexagonal à jouer en live sur le plateau du cultissime Saturday Night Live, et ont même gagné le Grammy du meilleur album alternatif de l'année, devant des monstres comme Depeche Mode ou Brian Eno), mais presque méprisés dans leur pays natal qu'est notre douce France (ils étaient absents des Victoires de la musique, les organisateurs leur ayant préféré dans la catégorie enregistrement de musiques électroniques ou dance de l'année Air, Birdy Nam Nam, Wax Tailor… et David Guetta !). Nul n'est prophète en son pays comme dirait l'autre – un proverbe que les Versaillais doivent connaître par cœur.

Dommage, car leur quatrième album, un brin calibré mais gorgé de bombes sophistiquées pour dancefloors (les titres précités, mais aussi les boumants Rome et Lasso) offre aussi son lot de sommets moins accessibles mais plus envoûtants, à l'image des sept minutes de Love Like a Sunset. Apparus en pleine Daft Punkmania, les trublions de Phoenix ont enchaîné les albums (assez inégaux), mais tous émaillés de tubes pop pharaoniques (If I Ever Feel Better, Too Young, Everything Is Everything…) : on ne leur en demandait pas plus.

Ready for the floor

En première partie, on découvrira les trois Nord-Irlandais de Two Door Cinema Club (TDCC pour les intimes), signés sur le label parisien Kitsuné (ses fondateurs, qui ont découvert Hot Chip, les Klaxons, La Roux…, bossent avec Phoenix – tout se tient !). Et eux aussi véritable usine à tubes : en témoigne leur tout frais Tourist History, qu'on estampille hype à la première écoute (2010 sera sûrement l'année de l'explosion du groupe). L'album, tout en brièveté (32 minutes), comprend les deux titres qui ces derniers temps avaient fait monter le buzz sur le net (Something Good Can Work et I Can Talk).

Le résultat ? Des guitares nerveuses plongées dans de l'acide électro capable de faire bouger le plus renfrogné des antipathiques – même si, comme chez Phoenix, la production léchée (made by Philippe Zdar de Cassius dans les deux cas) laisse l'impression d'un album tiré d'un trait, sans véritable surprise. Qu'importe serions-nous tentés de déclamer : nos oreilles les remercient ardemment, et nos pieds attendent d'être conviés à la fête. Vivement mardi.

Phoenix + Two Door Cinema Club, mardi 23 mars à 20h30, à la MC2


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