Ajami

De Scandar Copti et Yaron Shani (Israël, 1h58) avec Shakir Kabaha…


La narration fragmentée, elliptique et chapitrée d'Ajami indique d'emblée que nous sommes face à deux disciples israéliens d'Iñarritu. Ce scénario sophistiqué est pourtant un cache-misère : on pourrait garder l'intro, le premier et le dernier chapitres, on aurait à peu près la totalité de ce que raconte ce film noir géopolitiquement contextualisé (ouf !) dans un quartier de Jaffa où cohabitent juifs, chrétiens et palestiniens. Le reste relève du remplissage plus que de la nuance, de l'exercice de style plutôt que d'un réel point de vue. Filmé énergiquement — il faudra garder un œil sur les prochains films de Copti et Shani, malgré tout — incarné avec conviction par les acteurs, Ajami possède un certain style, sorte de Mean Streets du Porche-Orient. Il lui manque juste une certaine modestie pour éviter de sombrer dans de trop longs tunnels d'ennui…
CC


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