Absynthéisme


Autant le dire tout de suite – parce que ça nous torture un peu et qu'on sera débarrassés – le nouvel album d'Absynthe Minded nous semble d'une qualité bien inégale suivant les pistes. Les quelques perles que l'on adore (Envoi, Heaven knows) ont pour voisins des morceaux tout juste sympathiques (If you don't go, I don't go) et d'autres carrément à la limite du supportable tant le mélange de genres musicaux s'y trouve maladroit. On n'oublie pas pour autant la grâce rythmique dont le groupe est capable, les mélodies géniales, la parenté évidente avec Dire Straits et l'authenticité du jeu de chaque membre. Flirtant avec un jazz remis au goût du jour par des trips folk, rock, manouche... le groupe a survécu à l'écumage des bars belges pour atterrir en grandes pompes dans le monde des musiques indépendantes. Grand bien lui en a fait : la nonchalance naturelle de sa tête pensante – et chantante – Bert, et l'ambiance bonhomme qui, d'après les vidéos, semble régner au sein du groupe, nous rendent le live plus attrayant encore. Mais qu'est-ce qui coule dans les veines de leurs morceaux ? Jovialité et mélancolie tacite, qui se retrouvent dans un rapport d'attraction répulsion vecteur d'une émotion non feinte (une recette souvent suivie à la lettre, mais dont les effets ne sont pas toujours aussi réussis). Vous l'aurez compris, si l'on a été un peu durs en début de papier, c'est pour mieux souligner ce qu'il y a de parfait chez Absynthe Minded (non, pas l'odeur d'absinthe) : la volonté indéfectible de rechercher des mélodies nouvelles dans un sain(t) mélange et l'efficacité certaine des morceaux précités. Pour ce qui est du live, pas d'hésitation : c'est oui.
LGAbsynthe Minded
Mardi 27 avril à 20h30, au Ciel


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